Notre ring en bataille

La folie nous gagne, la furie nous assaille. Un jour pluvieux, brouillardeux. Notre ring en bataille. Un matin laiteux dans le blanc de tes yeux. Ton corps merveilleux. Je le veux. Ta pose recroquevillée, tes cheveux étalés. Ton souffle rythmé, volcan prêt à se réveiller. Les doigts écartés pour saisir la voie lactée. Je te hais, j’aimerais me glisser. Dans les caprices de tes rêves. Libre sans permission, sans interdiction. Boire cette sève. L’appel qu’il soulève. La question de tes intentions. Lascive, passive. Je le crois. Tu n’es que mauvaise foi. Langoureuse, tu joues les allumeuses. Tes dents acérées. Prêtes à me déchirer. Le cœur. Il n’y a rien de meilleur. Tu le sais. Je n’ai rien d’autre à te donner. Tu ronronnes, joue les mignonnes. Pendue à la croix de tes lois. Je communie insoumis. Nos luttes sur le ring de notre chute. Le sang comme talisman. Boisson de nos serments. Je te mens. Tu me mens. En jouant, en s’amusant. Susurrant du bout des dents. Des promesses jetées au vent. Tatouées sur ta peau. S’effaçant à coups de rabot. Recommencer pour s’aimer, s’éprouver. Je te hais, je ne peux que t’aimer. Silencieuse, enjôleuse. Bout de fille dans sa coquille. Inaccessible, sensible. L’image que tu veux donner. Ce matin, ce soir frigorifiée. Tes yeux qui brillent. Nos mains nouées. Vers toi attiré. Pour se consumer. Sur les buchers que tu vas allumer. Le bal des sorcières. Dansant, immondes, grossières. Je te hais, j’ai envie de crier. Mentir pour éviter le pire. Ta compassion. Comme ça sans raison. Ma rébellion. Pour gommer toute confusion. L’instant pour lendemain. Le présent chaque matin. Je te hais, je ne peux que te désirer. Tes yeux me regardant. Provocants, insolents. Un sourire, un soupir. La folie nous gagne, la furie nous assaille. Un jour pluvieux, langoureux. Notre ring en bataille.
Lire la suiteLe château imaginaire

Dans le reflet de la lune s’étirent les langueurs d’un château imaginaire. Plus loin que les deux hémisphères. A mi chemin entre le ciel et la terre. Balayé par le vent de la mer. Réchauffant le sable des déserts. Brulant l’herbe asséchée d’un cimetière. Où perlent les larmes amères. De chevaliers en enfer. Pleurant le déclin d’un château imaginaire. Où tombent en berne des drapeaux fiers. Capitaines d’une âme guerrière. Hantant les allées et les murs de leurs mystères. Rappelant la souffrance et les peurs solitaires. De combats engagés contre une armée de cavalières. Aux tenues à la parade altières. Laissant le vide et le néant derrière. Il reste les silences de ces héritières. Gris aux teintes de pierres. Érigeant les parois du château imaginaire. Ses murailles sont en verre. Dessus pousse du lierre. Les fantômes à leurs pieds font des prières. Pour que continuent les guerres. Les squelettes que l’on déterre. Les coupables que l’on déferre. Devant des juges qui appellent le tonnerre. Je voudrais te parler de ce château imaginaire. Gardée par deux archères. On le visitera, tu seras mon équipière. Sans trembler, sans manière. Nos journées, nos nuits prisonnières. De cette folie nourricière. S’enfoncer dans la tanière. Traquer nos peurs, les sorcières qui prospèrent. Jusqu’à la racine de nos misères. Nous deux missionnaires. En quête de lumière. Plus fort que l’obscurité qui altère. Nos forces puissant somnifère. Avec toi je serais plus solide que le fer. Pour s’extraire du cauchemar, retrouver l’air. Nos vies aux enchères. Instants éphémères. Prisonnières du château imaginaire. Je ferme les yeux, je murmure, j’espère.
Lire la suiteYou, us two, alive

Fowl and bewitching in the air releasing itself. I speak to you about my boredom. Silencer and capricious. I speak to you its slow movements. In the reflection of the mirror skipping. Imperceptibly. The breath of the air holding on to it. In waves of dusts. Haughty and proud. Farther than the day and at night. Being languishing to know only the infinity. In the deafening humming. Of the nothingness. Without remembering, the heart which expires. Unguardedly, empty which attracts. There always there. The look which nothing retains. My boredom runs away. Its inconstancies, its arrogance which are mine. I speak to you about him. Accompanying these fears which retain me. The noise, the shouts, a body numbed. The cold, the black, you. This presence so close to me. That I could touch. That I so often imagined. Sensual, wonderful. Release of the infinity of my boredom. Mindless, alive. You have no name. Awaken my attention. Wake my reason. Calling my rebellion. Breaking the chains of the fate. Sealed in the boredom of my opportunities. Wait without moving. Aspire without daring. Break the mirror of these evenings. Where bathes the black reflection. Of a time which cannot fade. I speak to you of forgetting it, of coming along. In a country where will fall asleep our boredom. This evening, I dreamed about infinity. You, us two, alive.
Lire la suiteEnnui

Volatile, envoutant, dans l’air se libérant. Je te parle de mon ennui. Silencieux et capricieux. Je te parle de ses lents mouvements. Dans le reflet de la glace se glissant. Imperceptiblement. Le souffle de l’air s’y retenant. En vagues de poussières. Altières et fières. Plus loin que le jour et la nuit. Se languissant de ne connaître que l’infini. Dans le bourdonnement assourdissant. Du néant. Sans souvenir, le cœur qui expire. Sans réfléchir, le vide qui attire. Là toujours là. Le regard que rien ne retient. S’enfuit mon ennui. Ses inconstances, son arrogance qui sont miennes. Je te parle de lui. Accompagnant ces peurs qui me retiennent. Le bruit, les cris, un corps transis. Le froid, le noir, toi. Cette présence si proche de moi. Que je pourrais toucher. Que j’ai si souvent imaginée. Voluptueuse, merveilleuse. Sortie de l’infini de mon ennui. Irréfléchie, en vie. Tu n’as pas de nom. Éveille mon attention. Réveille ma raison. Appelant ma rébellion. Brisant les chaînes de la fatalité. Scellée dans l’ennui de mes facilités. Attendre sans bouger. Prétendre sans oser. Briser le miroir de ces soirs. Où se baigne le reflet noir. D’un temps qui ne pourra s’effacer. Je te parle de l’oublier, de t’accompagner. Dans un pays où s’endormira notre ennui. Ce soir, j’ai rêvé d’infini. Toi, nous deux, en vie.
Lire la suiteFarfadets

L’attente lassante de la pluie dans la chaleur torride de nos corps alanguis. S’éternise sur l’herbe chaude d’un été endormi. A l’ombre de saules avachis. Dégoulinant d’amertume dans un soir où monte la brume. Alors que dans le lointain dansent des farfadets autour d’un bucher. Luminescents sur la toile d’un ciel envoutant. Je me rapproche de ton ombre, m’enveloppe de ses couleurs sombres. J’entends tes peurs, j’écoute leurs douleurs. Une longue plainte de bête blessée s’échappant de ton cœur. J’ai entre les mains l’éternité pour panser tes plaies. Alors que tombe la pluie de l’été. Venue sur ton visage effacer ses tristesses inavouées. Corps à corps dans une étreinte passionnée. Sans pause, sans arrêt. Dans le souffle haletant du vent. S’envole l’idée meurtrière d’une pensée mensongère. Nous deux enlacés dans une fausse vérité. Pour ne plus être, ne plus exister. Deux farfadets dansant autour d’un bucher. Je souffre de l’évoquer, de regarder en face la pénible réalité. Imaginaires et solitaires. Nous irons au bout de notre guerre. Entretenir l’amour, ensemencer ses labours.
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