Nous sommes éternels

Il y a cette musique qui rappelle nos jeux interdits. La lande au regard qui s’enfuit vers un autre pays. Le cœur d’une onde qui nous pousse à nous morfondre. Sur l’herbe où les moutons viennent se faire tondre. Envoutés, ballotés, à coups de fouet pour ne plus savoir trancher. S’aimer à en crever en sachant que tout peut s’arrêter. Un caprice teinté de malice, une marque dévastatrice. Sur tes lèvres les mots d’un sacrifice factice. Regardant tes yeux me transpercer. Boire la lie stagnant au fond du calice. Coulant au fond de ta gorge sans avarice. A genoux pour que çà soit plus doux. Sans larme, sans pitié. Juste s’aimer, tout partager, le bon, le mauvais. Un serment jeté en l’air pour savoir qu’on peut le faire. Je t’aime, tu m’aimes, ils s’aiment d’une passion, la même. Débordante. J’entends cette musique qui rappelle nos jeux interdits. Envoûtante. L’envie, la jalousie venues en nous, ce monstre qui nous envahit. Le laissant se répandre dans nos méandres. Tu tangues, je tangue sous un vent venu nous prendre. Déchirant des parties de nous en petits bouts. Main dans la main courant comme des fous. J’aime cette ivresse d’être saoul, je le confesse. Dégueulant cette peur traîtresse que ne ressurgissent nos faiblesses. Noyées dans le mauvais vin. Que l’on prolonge jusqu’au lendemain en espérant que rien ne sera vain. Cette peine hante nos veines. Venimeuse, cajoleuse, teintée de haine. Rebelle, fusionnelle. Il y a cette musique qui rappelle nos jeux interdits. Sur la lande de nos ennuis. Là où les océans se sont assombris. Sous le vent et sous la pluie. Les orages ont les larmes cruelles. Le grondement caractériel. Toi et moi, sans foi, ni loi. Le visage mouillé errant pour imaginer une autre façon de s’aimer. J’aime tes rires enivrés, endiablés. Ton corps onduler, tes cheveux s’envoler. Te regarder pour ne pas oublier. Tatouer, scarifier en moi la marque de ma piété. Comme une vision teintée de nos possessions. Tous deux comme des fous. Courant sur la lande, son sol mou. S’enfonçant, se relevant en jurant. Je me rappelle cette musique qui appelle nos jeux interdits. Ce monde imaginaire où nous nous sommes enfuis. Derrière un soleil ébloui. Dépression sur les notes de notre concerto de confusion. Écrit sur le rythme lent d’un piano récurrent. Toi et moi nous désirant dans le slow d’une nuit s’endormant. J’entends ton cœur battant. Ce souffle de l’appel. L’heure irréelle. Sensation irrationnelle. De savoir que nous sommes éternels. Je le veux pour que notre nuit soit belle.
Lire la suiteA poisoned dream

Do you hear the music of the night? Falling on us without noise. The sea emerald. The fear which grinds. A giddiness without wing. Fragile and frail. Cherishing wind. Our cold bodies. Violently, penetrating. Ready of me stuck You. Trembling, disconcerting. Do you Feel the cold of the night? Falling on us stiff. Foaming sea. Spellbinding anguish. The take-off of a suspicion. A loss of reason. Being concealed ground. Me and you disconcerting. Throbbing, fighting. Do you Hear the complaint of the night? Falling on us without shelter. Rising sea. Suffocating concern. Salted air. Drops of tide. In the mouth penetrating. The streaming face. Dividing You and me. Slowly, irresistibly. Do you Feel the cold of the night? Falling on us by magic. Irradiant sea. The panic which invades us. An abandonment, a passion. Irremediable, unstoppable. Our brought closer bodies. Fusional. You and me a call. Do you Hear the music of the night? Falling on us deadened. The sea which thunders. The wind which probes. Our amazed dreams. For a long time fled. A feature of charcoal. Distance. On the scum of our pages. Given Up on a beach. Forgotten You and me. Forsaken, erased. Do you Feel the cold of the night? Falling on us scraggy. Tireless sea. Who projects sand. Recovering the tomb. Of a giddiness without wing. Frail dove. Our calcined bodies. Our desiccated hearts. Brought You and me closer. A poisoned dream. Drowned before being born.
Lire la suiteUn vertige sans aile

Entends-tu la musique de la nuit ? Tombant sur nous sans bruit. La mer émeraude. La peur qui rode. Un vertige sans aile. Fragile et frêle. Le vent caressant. Nos corps gelés. Violemment, pénétrant. Toi prêt de moi collée. Tremblante, troublante. Sens-tu le froid de la nuit ? Tombant sur nous transits. La mer écumante. L’angoisse envoutante. L’envol d’un soupçon. Une perte de raison. Le sol se dérobant. Moi et toi déconcertante. Lancinante, combattante. Entends-tu la plainte de la nuit ? Tombant sur nous sans abri. La mer montante. L’inquiétude suffocante. L’air salé. Des gouttes de marée. Dans la bouche pénétrant. Le visage ruisselant. Toi et moi partageant. Lentement, irrésistiblement. Sens-tu le froid de la nuit ? Tombant sur nous par magie. La mer irradiante. La panique qui nous envahit. Un abandon, une passion. Irrémédiable, imparable. Nos corps rapprochés. Fusionnels. Toi et moi un appel. Entends-tu la musique de la nuit ? Tombant sur nous endormis. La mer qui gronde. Le vent qui sonde. Nos rêves ébahis. Depuis longtemps enfuis. Un trait de fusain. Lointain. Sur l’écume de nos pages. Abandonnées sur une plage. Toi et moi oubliés. Délaissés, effacés. Sens-tu le froid de la nuit ? Tombant sur nous rabougris. La mer inlassable. Qui projette le sable. Recouvrant la tombe. D’un vertige sans aile. Frêle colombe. Nos corps calcinés. Nos âmes desséchées. Toi et moi rapprochés. Un rêve empoisonné. Noyé avant d’être né.
Lire la suiteLa haine

La haine de ton regard n’éteindra jamais la part de hasard. Qui nous a fait nous revoir. Au travers du labyrinthe de nos mémoires. Empoussiérées de souvenirs aléatoires. Fuyant en s’évitant. Se détestant en s’attirant. Pour finir par s’apercevoir que notre couleur est le noir. Teintant nos sentiments. Maquillant nos ressentiments. Sans chercher à savoir si cette haine nous a empêchés de nous mouvoir. En reflétant nos tourments. En avilissant nos égarements. J’ai la faiblesse de le croire. Regardant nos reflets dans le miroir. Vieillissant en se courbant. S’éteignant en palissant. Toi et moi sans s’émouvoir. Plantés là en faire-valoir. S’observant méchamment. Lentement diaboliquement. Tu pourrais vouloir me frapper à coups de rasoir. Tu saurais dresser la haine en devoir. Le sang coulant comme dans un abattoir. Noircissant en mourant. Salissant l’entendement. Sans raison avec pour seule passion. D’avoir atteint le bout d’une exception. Toi et moi fusionnels. Trop, irrationnels. Statufiant en aimant. Glaçant en s’attirant. Un regard, un désir, un appel. Brisant nos corps en tremblant. Se tordant en s’affrontant. S’aimant sans faire semblant. Ne laissant que la haine en s’endormant. Éclairée par la flamme d’un bougeoir. Personne pour vouloir savoir. Le néant d’une attitude, un doigt pointé. Pour accuser, dramatiser. Avec la haine de ton regard qui n’éteindra jamais la part de hasard. Nous ayant fait nous revoir. Au travers du labyrinthe de nos mémoires. Soufflant la page de nos désespoirs. Avec l’unique bonheur de ne plus se revoir. Oubliant de regarder l’avenir avec la peur de mourir. Ni chercher à se soutenir alors que l’amour expire. Donnant un corps à nos haines. Enfant sans tête porteur de tant de peines. Les nôtres ondulant dans le cloaque où se vautrent les rois et les reines.
Lire la suiteUne nuit sur la mer

Une nuit sur la mer. La tête en enfer. Un corps qui rêve d’une terre. Où tout serait plat. Sans remous ni de cœur à l’envers. Fatigué et las. A espérer que tout va s’arrêter. Les hauts et les bas, les vagues qui cognent sur le bateau en contrebas. Le vent sifflant en s’enfuyant. Dans le noir d’une nuit portant le message de ton ennui. En cet instant où tout tu replies. Sur cette coquille fragile ballotée par les eaux. Allant ailleurs vers un meilleur qui sera beau. Tu le crois. Ce rêve porte ta foi. Au bout de l’exil, il n’y aura plus de péril. Sans crainte, ni plainte. Le ciel illuminé du phare de tes projets. Apportant aux ombres de tes cauchemars la clarté. De les chasser, pour tout recommencer, tout imaginer. Mais avant, il y a une nuit sur la mer. La tête en enfer. Un corps qui rêve d’une terre. Où tout serait plat. Sans remous ni de cœur à l’envers. Te demandant ce que tu fais là. Tu penses à la folie. A cette idée inaboutie. Qui t’a poussé à tout claquer. Laissant derrière toi une terre abandonnée. Il fallait oser. Si proche de désespérer. Sans te demander si tu pouvais hésiter. A t’en aller pour effacer ailleurs les traces de tes erreurs. Là où tout est différent. Tu le crois. Ce rêve porte ta foi. Il vibre en toi enivrant. Entêtant, envoutant. Poussant tes pas à franchir le pas. D’une nuit sur la mer. La tête en enfer. Un corps qui rêve d’une terre. Où tout serait plat. Sans remous ni de cœur à l’envers. Morte de trouille les mains accrochées à la rouille. Du bateau qui tangue dans la tempête d’une nuit. Le vent pour confident. Séchant tes larmes avant qu’elles ne se soient noyées. Dans l’océan s’écoulant à tes pieds. Il n’y a que toi. Rien que toi. Ce rêve fou. Qu’en changeant tout. Tes jours n’auront plus les couleurs de tes nuits. Seule à border les cauchemars de ton ennui. Tu le crois. Ce rêve porte ta foi. Quelque part existe une baguette magique. Que l’on peut agiter. Étouffant tes crises de panique. Cela coûte une nuit sur la mer. La tête en enfer. Un corps qui rêve d’une terre. Où tout serait plat. Sans remous ni de cœur à l’envers. Une misère, toi qui depuis si longtemps désespère. Enfin, brille une lumière belle et fière. Tu t’es jetée vers. Un effort terrible comme une première pierre. Pour construire le mur qui te sépare de tes galères. Tes yeux rêvent derrière tes paupières. D’enfin sortir de la nuit de ton ennui. De s’illuminer, d’être ébahis. Demain et les autres lendemains. Après une nuit sur la mer. La tête en enfer. Un corps qui rêve d’une terre. Où tout serait plat. Sans remous ni de cœur à l’envers.
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