Tandis que dans mes absences boréales. Je balbutiais quelques mots barbares. Empruntés au langage des terres du nord. Vint à passer un bateau avec un amiral. Plus abrupte qu’une falaise sans phare. Lorgnant sur un océan proche des Açores. Je le saluais d’une goutte de temps. Impertinente inlassablement. Qui suspend l’instant. Qui ment imparablement. Vagabondant sous la pluie. S’abrite dans l’ennui. S’étend jusqu’à l’infini. S’apitoie quand des chiens l’aboient. Tout en tenant la main de jours sans fin.
J’avais en tête de lui parler de tempêtes. Ou d’autres sirènes, toutes épouses de vagues scélérates. S’ébattant dans un cirque avec des acrobates. Sur les notes acides d’un requiem. Dans la pénombre d’un poème. Aux lettres mortes et effacées. Je lui aurais demandé de chaparder. L’improbable candeur des primevères. L’attraction fatale d’un essaim d’abeilles. Il aurait défloré le mystère. Du sel et du miel qui m’ensorcellent. Ces étoiles incandescentes de ma galaxie. Où frissonne mon corps transi. Instants capricieux et merveilleux. Quand les lichens de mes déserts. Viennent lécher mes vertiges d’hier.
L’amiral resta rigide et impérial. Moi accroché aux grilles de l’autre côté. Si peu nostalgique, terriblement frénétique. Face à la révélation de cette exception. Quand un dompteur d’escargots. Frappe à coups de triques. Des animaux hurlants si haut. Leur rancœur hystérique. Il ne reste que le néant pour parlement. Et les cheveux blonds des blés. Où s’abriteront du naufrage les rescapés. Je m’en suis allé vers ma galaxie. Pour susurrer dans les oreilles de l’écho. Le récit de mes rêves inaboutis. Au loin là-bas dans les frimas de l’hiver. Dans un igloo avec des loups. Là où l’on se dévore sans prière.
J’ai sur les mains le gluant de leurs salives. Cette sensation vive qui avive. Le frissonnement provenant de la carcasse du vent. Un squelette avec sur la tête une casquette. D’un amiral infinitésimal. La caricature d’un animal. Transgénique et pathétique. J’envie ma galaxie. Un ailleurs où les entonnoirs débouchent sur le bonheur. Sans que cela soit une injure. La caresse de l’air pur. Des fleurs sur un mur. Sur les doigts de la confiture. Sans que les oriflammes provoquent des drames. Ainsi je vis dans ma galaxie. J’espère ce présent. Et donne vie à ce temps.
Tout le temps avec des riens, des confettis. Portés par des camelots avec des mots. Où les dinosaures sortiront de chapeaux par magie. En mangeant de la bouillie les yeux ébahis. J’aime quand tu souris. Je frémis quand tu vibres. A l’instant, au moment, si longtemps. Dans nos paradis illusoires, nos addictions crépusculaires. Libres, si proches de l’astre lunaire. Ce soleil, cet alcool de nos mystères. Parle-moi de ce que j’ai oublié ? Rappelle-moi l’intense vérité ? Un peuple assassin de ses faiblesses. Désœuvré et englué dans ses bassesses. Si loin de ma galaxie, mon cœur qui s’assombrit.
Lire la suiteLà-bas derrière les ressacs de mon âme. Sur une plage pour mes verbes en vrac. Luit le soleil noir de ma folie. Rouillent les vestiges de mes infinis. S’étale une langueur endormie. Ne portant plus de nom ni de visage. J’étouffe et je cris. Otage de l’emprise de cette nostalgie. Omnivore de ces mots que j’adore. Poésie, insomnie, mélancolie. Corps squelettiques et asthmatiques. D’un temps sensoriel et fusionnel. Ce peuple de mes cauchemars. Sans fard maquillés outrageusement. Avec la glaise de mes misères. Empruntée à l’hiver frileusement.
Là-bas derrière les ressacs de mon âme. Sur une plage pour mes verbes en vrac. Je cours sur le fil de leurs lames. Parmi des sanglots à l’odeur d’ammoniac. Avec l’étrange sensation d’un imposteur. Prostré sous la cape de ses torpeurs. Dis-moi si encore je vis ? Mes mots ont-ils encore un sens ? Transportent-ils encore tes sens ? Je caresse l’âme et le corps de nos promesses. Comme un temps irradiant le firmament. De nos soleils brûlants et absents. Alors qu’il ne me reste qu’un compromis. Pactiser avec ma nostalgie.
Là-bas derrière les ressacs de mon âme. Sur une plage pour mes verbes en vrac. S’abat le rideau d’un mélodrame. Dans le reflet d’un verre de cognac. Tête lourde j’en goûte l’ivresse. Me baigne dans ses saignements. Passionnément tandis que se dresse. L’étendard de nos jours sans phare. J’erre sur l’échiquier de nos jeux abolis. De case en case sans repère. Ainsi sera posé notre présent immobile. Cette statue de nos âmes fragiles. Nues au froid et au vent de nos boniments. Parle-moi de nos mondes ? De cette terre féconde. Économe de ce présent qui gronde.
Là-bas derrière les ressacs de mon âme. Sur une plage pour mes verbes en vrac. Frissonnent et se balancent dans un hamac. Les peurs et le tohubohu infâme. De nos cœurs qui s’égarent dans un labyrinthe. Parmi les noirceurs de nos amours éteintes. Un océan aux vagues corrosives. Qui fabriquent ces douleurs excessives. Avec le sel posé sur nos plaies ouvertes. De nos regrets, de nos découvertes. J’irai dans le mois de mai cueillir le muguet. Dans la forêt vierge de mes erreurs. Pour t’offrir comme première lueur. La fragilité et la douceur enflammée. Du sang de leurs pétales immaculés.
Lire la suiteJe sais les mots vertueux, le temps fiévreux. Un présent vieux, ridé et abimé. Un sourire sur ton visage impassible. Dans la frénésie de notre temps immobile. Nous deux assis inamovibles. Sur un rocher noir indélébile. A contempler le luxe vierge. D’une forêt aux arbres anémophiles. Le vent emportant le pollen de leurs enfants. Nés à la lumière d’un cierge. Lors d’une nuit banale et sans histoire.
Je touche les exaltations de nos exaspérations. Si présentes à chaque variation. De nos humeurs ou de nos fureurs. Tendres, enflammées avec leurs ondes enlacées. Entravées dans les hurlements du jour. Cette furie des caprices de nos amours. S’échappant, se poursuivant sur des désaccords. Sophistiqués de rouille et d’or. Le dernier éveil avant notre grand sommeil.
Je saisis le rêve endormi, l’anesthésie. Morose d’une bande de lycoses. Graciles en tissant leur toile fragile. Entre nos doigts rabougris. Caressant une peau assombrie. Par habitude, sans lassitude. Pour toujours, jusqu’à l’infini. Ce soir sur le mausolée d’une nuit. Transie et ces vertiges qui frémissent. Nos amours qui s’attendrissent.
Je vogue sur l’instant insaisissable. Parmi des vagues incontrôlables. En fuite dans l’infernale poursuite. De donner un sens à nos roulis. Tanguant entre raison et folie. Tout en parfumant la sensation inaboutie. De parler à tes rêves et de réveiller nos fièvres. En caressant tes lèvres. Avec des baies de genièvres.
Je suis les caricatures de nos ombres. Par folie, par instinct de survie. Sur un radeau dans la pénombre. Vers nos mers sans rivages. Sans pouvoir nous étendre sur la plage. Crépusculaire au sable de pierres. Leurs pointes aigues martyrisant notre peau nue. Cette vie insensible et sans envie. Soldats d’infortune comme dans le poème. Alors que ses vers ont lancé l’anathème.
Je parle de regrets, sans regret. Pour donner un corps à notre passé. Laissant une trace de nos effusions enflammées. Oubliant ce que nous avons été. Deux rescapés après s’être noyés. Là-bas dans un ailleurs effacé. Parmi les ombres qui nous ont accompagnés. Par fidélité, pour nous éprouver. Nous irons demain les abandonner. Lâchement sans nous retourner.
Et, il ne restera que les clapotements. D’un silence assourdissant et triomphant. Venant ourler notre profond sommeil. Noir comme la couleur de nos soleils. S’étendant sur un monde imaginaire. Où les pierres seront les arbres de nos déserts. Tentaculaires, vifs et protocolaires. Avec des mats portant nos oriflammes. Et que notre histoire s’achèvera dans les flammes.
Lire la suiteJe te parlerai d’images en noir et blanc. De sillons aux lignes profondes. Labourant les couleurs sang. Des fadeurs de notre monde. Tandis que s’envoleront les accords. Des langueurs de nos remords. Sur un banc au bout d’une jetée. Dans l’immaturité de notre temps saturé. En regardant s’enfoncer dans les profondeurs. Les soleils noirs de nos peurs.
Je te parlerai d’images en noir et blanc. De décors que notre mémoire a frelatés. Volontairement en abrogeant le serment. D’une éradication de tout sentiment. Tandis que nos doigts joueront sur le clavier. Interdit le requiem de nos vœux abrogés. Par l’absolution d’un temps désenchanté. Qui ne nous concerne plus. Saturé de ses vapeurs corrompues.
Je te parlerai d’images en noir et blanc. De prises à la volée pour immortaliser. La permanente infertilité. De notre pensée sclérosée. Tandis que seront jetées en pâture. Les fausses couleurs de nos parjures. Sur la toile d’une totale abstinence. Vierge de toute repentance. Où les courbes provocatrices. Sont incitatrices de nos artifices.
Je te parlerai d’images en noir et blanc. De collection d’un profond fétichisme. Le miroir sombre de notre barbarisme. Tandis que fleurissent ou trépassent. Les chapardages de nos regards sur des échasses. Par-delà les murailles de blabla et de paille. Dans le tumulte d’une cacophonie. Sourde et mesquine, rampante symphonie.
Je te parlerai d’images en noir et blanc. De notre juste exception. Venue frapper nos émotions. Avec un marteau invalidant. Tandis que s’échapperont du navire, les rats. Devant nos yeux hébétés. Là, dans cet instant fissuré. Où pleuvent les nuages de nos larmes. S’effondrent les montagnes de nos projets. Rouillent nos dernières armes. En ne nous laissant que le loisir de jurer.
Je te parlerai d’images en noir et blanc. De la danse du ventre du sel. Sur nos lèvres qui appellent le miel. De cet ultime instant dans le vent. Tandis que passeront des vols de corbeaux. Devant nos lettres à titre posthume. Nous assis sur un carré de bitume. Applaudissant en entrechoquant nos sabots. Empruntés à un troupeau d’ânesses. Complices de notre paresse.
Je te parlerai d’images en noir et blanc. De cette pensée mystique. Rendant nos cœurs hermétiques. A toute violation de nos sacrements. Tandis que s’effondrera le chêne. Supportant la besace de nos peines. Entre les cordes vocales. De nos cris, de nos pleurs. Sur le velours enchanteur. De nos vocalises infinitésimales.
Je te parlerai d’images en noir et blanc. De ce solo de trompette. Sur papier glacé. Pour te faire tomber. Dans le miroir aux alouettes. Toi habillée de noir et de blanc. Tandis que je lirai dans les cendres. Le poème de nos poussières. Éparses et rousses à s’y méprendre. Comme un cortège de fourmis. Nos enfants aux corps rabougris.
Lire la suiteDans ta pelure aux couleurs de parjure. Tu comptes les jours et les nuits. Tu déambules dans le crépuscule. Tu titubes hésitante et sans bruit. J’épelle les lettres de ton prénom. Un luxe avant de pénétrer dans les catacombes. J’entends et je retiens cette envie. De me jeter là-bas au fond. Assis hébété entre les tombes. A éplucher les viscères de notre ennui. Collés sur le mausolée de nos interdits. Grandioses, j’ose. Te regarder, te narguer. Dans l’ultime instant sous le firmament. De ce repas flamboyant. Où s’étaleront des miettes de pitié. Collées sous nos chaussures. Comme des crottes de chiens. Sophistiqués avec l’allure. De dandys salissant leurs mains. Ridées à force d’effacer. Sur le carrelage les traces de notre passé.
Je maudis les battements de nos erreurs. Comme çà par habitude. Par fainéantise ou par platitude. L’heure n’est plus. Et tant d’autres choses. A draguer les langueurs hérétiques. De nos spectres fondus et en osmose. Avec le balbutiement frénétique. De ce langage de haine. Qui nous hante et nous tient en haleine. Nous relient à la corde d’un puit. Au-dessus du vide ainsi. Tomber se fera sans toi. Désunis comme autrefois, encore une fois. J’en rie et je vomis. Sur le clavier où déambulent. Mes doigts libres et funambules. Pour le requiem enfumé. De nos espérances calcinées. J’en recueillerai les cendres. Comme souvenir ou talisman. Sans soupir, ni boniment. Que tu puisses entreprendre. Ta mue, écrire ta légende. A la vue d’un sac de contrebande.
Te souviens-tu des fils de vertu ? Cousus et repassés par ta mégère. De mère vile et sans manière. Tu étais sa fille, tu l’es restée. Par fidélité ou incapacité. A franchir le Rubicon. De cette faiblesse qui te confond. Menteuse et radieuse. Ta météo capricieuse. Nos orages, nous pris en otages. Ce luxe qui sombre. Dans les limbes de félicité. Où naissent les ombres. Derrière lesquelles se cacher. Un peu heureux, profondément malheureux. Peu à peu s’éteignent les guirlandes. Du bal de soie dans la lande. Où je ne me souviens plus. Il y avait des rires confus. Des soupirs bienvenus. Il se dit qu’il en fut ainsi. Tellement vieilli par tant d’oubli. Reste le squelette de nous marionnettes. Qui s’effrite en haut d’une pique. En épouvantail diabolique et pathétique.
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