Dans la chapelle perdue. Les fées et les sorcières dansent nues. Crachent en l’air, narguent l’enfer. Tirent le mal aux cartes. Font du hasard leur charte. Où il est écrit. Qu’ainsi sera leur folie. Jouant avec le futur. De leurs doigts crochus. Les nuits, le temps qui dure. Souffle le vent dans les cimes. S’éparpillant au-dessus des abîmes. Recouvrant les plaines ventrues. Protégeant les âmes qui souffrent. Apaisant leurs aigreurs, l’entêtante odeur. De soufre. Qui saoule, bouscule, chamboule. Toujours et pour toujours. La nuit dans la chapelle perdue se lamente une cantatrice. Devant un orchestre de pierres. Les araignées qui grimpent le long des lierres. Un nuage, un mirage, un artifice. Le cœur qui cogne. Les loups qui grognent. La foule qui tangue, chahute, trébuche. Une fête où rien n’est interdit. Les chiens qui chassent leurs puces, s’épluchent. La même heure ainsi à l’infini. Les rats endormis. Dans le gâteau des sorcières et des fées. Un peu de tendresse. Au cœur de nos maladresses. Toi et moi difformes. Dans un monde sans borne. Triste et morne. Nos rêves qui s’endorment. Vont et viennent les vagues de nos enchantements. Doucement, irrésistiblement. Dans notre chapelle perdue. Les fées et les sorcières dansent nues. Crachent en l’air, narguent l’enfer. Là est notre tanière. Invisible, irréversible.