Comme des anges
Au-delà du désespoir
Au-delà du miroir
Juste comme un ange
Qui pleure, qui rit, qui mange
Qui s’extasie puis se leurre
Pour avoir cru au bonheur
Comme ça par hasard
Banalement, bien plus tard
Lorsque les mouettes dorment
Comme des mulots sous un orme
Et que le temps s’en va absent
Irrémédiablement, ce tourment
Insaisissable et terriblement banal
Je chemine le long du canal
Mélancolique en attente de rien
Statique à l’ordre triste et sans fin
Je piétine les feuilles mortes
Ruisselantes et brillantes
Cette heure sombre qui avorte
Chancelante et envoûtante
Demain arrivera l’aurore
Ses teintes chaudes, sang et or
L’humidité froide s’en allant
Le gel s’effaçant en se réchauffant
J’irai après une longue nuit
Sur le chemin des spectres qui s’enfuient
Fort et impuissant face au temps
Qui se répète dans une forêt d’instants
Ce slalom pénétrant tellement éblouissant
Aveuglant le corps et l’esprit
Je crie à l’abolition de l’ennui
Un espoir, un miroir ?
Où plonge mon regard chaque soir ?
Je parle à mes fantômes, de tout, de rien
On se tient chaud, on se tient la main
Afin que nous ayons quelque chose à se donner
Ou à se pardonner histoire de toujours s’enchanter
J’aime ce symbole ; j’aime ; oui j’aime
Bien que ce tout soit insuffisant et sans thème
Cœurs éparpillés et sans peur nous nous sommes abandonnés
Humeurs ténébreuses, dans un leurre nous nous sommes quittés
Au-delà du désespoir
Au-delà du miroir
Juste comme des anges
Qui pleurent, qui rient et qui mangent
Lire la suiteObstinément
Obstinément, je reviens vers ce matin
Ténébreux s’ébattant entre deux allusions
A ces exceptions effrayantes et sans fin
Lorsque le ciel bleu s’embrase d’alluvions
Et c’est ainsi que oui notre temps s’enfuit
Dans les dernières volutes souples d’une nuit
Prends la main de ce train
Et love toi en lui jusqu’à demain
Obstinément, je crois à cette croix inanimée
Tentaculaire en pliant au vent désespéré
Elle est le totem abrasif de ces réflexions
Vertueuses assoiffées de lutte et d’inaction
Je regarde nos âmes réunies pour abolir
L’instant sur cette croix, le tailler, le polir
Prends la main de ce train
Et love toi en lui jusqu’à demain
Obstinément,où sont les mots usés d’hier ?
Ces cercueils d’idées hantant nos cimetières
Qui s’évadent entre les herbes et les pierres
J’ai le derme qui frissonne, qui s’abandonne
Dans le symbole d’un tabou qui cartonne
A petits pas si proche du trépas qui sonne
Prends la main de ce train
Et love toi en lui jusqu’à demain
Lire la suiteUltérieurement
Ultérieurement quand viendra ce vent
Effrayant, domptant nos hurlements
Balayant inexorablement nos tourments
Quand les hésitations de nos entendements
Auront bu les verres de ce vin vieillissant
En traçant l’exception joyeuse
De rédiger une fiction heureuse
Je dessinerai sur le ciel des paquets d’étoiles
En coups de pinceaux hargneux sur la toile
Hystériquement dans l’effondrement volontaire
De nos faiblesses vulnérables et téméraires
Je suis fou de l’ombre de mélancolie
Celle qui habille l’aurore pâle et fleurie
Chaque matin lorsque point le réveil
Cet acte violent qui nous émerveille
J’ai cette tendresse presque virtuelle
De n’être que dans l’instant éternel
Lire la suiteEncore une fois ?
En jouant avec les mots, en multipliant les combinaisons
En tortillant les phrases, en fabriquant un début de raison
En s’endormant sur cette idée, en s’éveillant le lendemain
En restant sur l’approximation, comme çà au petit matin
Pourquoi ? Pourquoi ? Encore une fois ?
En s’extasiant librement, en se levant le regard vers l’aurore
En remarquant ses ondulations, en enregistrant ses vibrations
En se laissant emporter, en se laissant submerger par son or
En étant dans la rédemption, en se libérant de toutes les passions
Pourquoi ? Pourquoi ? Encore une fois ?
En progressant lentement, en allant jusqu’au bout du chemin
En ne ralentissant pas, en restant dans l’obsession sans fin
En imaginant comme ça, en faisant de l’instant un premier pas
En le prenant avec envie, en l’emprisonnant pour qu’il reste là
Pourquoi ? Pourquoi ? Encore une fois ?
Lire la suiteUn autre monde
En côtoyant les regrets comme un temps présent
En faisant du passé un semblant flamboyant
Un talisman ordinaire effaçant les cicatrices
D’un trait facile et agile maquillant les artifices
Du sublime, de l’absence, ce vide comme un fait
Imaginaire pendant en bandoulière au plus près
De ces tendresses évasives aux touchers écaillés
Je dessinerai un autre monde qui sera minimaliste
Presque enfantin voire puérile ; quasiment fantaisiste
Il sera là-bas pendant au bout d’un chemin ordinaire
Il sera tremblant en recherche d’une identité passagère
Avec des yeux écarquillés presque apeurés
Il s’émerveillera par complaisance ou par fatalité
En déclamant le poème orphelin de nos années effacées
Avec quelques trémolos dans la voix pour susurrer
Les mots faibles et sans histoire de ces lieux oubliés
Et pourtant là-bas se dressera l’étendard sans fard
D’un espoir simple et fébrile se reflétant dans une mare
Nos visages vieillis, quelques rides, des cheveux blanchis
Et puis un sourire embrassant notre monde rétréci
Il en est ainsi, il en sera ainsi par la volonté du temps d’ici
Je le ressens affaibli en m’abandonnant dans une léthargie
Avec un sable fin glissant inexorablement entre les mains
La vie qui s’enfuit avec ses mélancolies accolées à l’ennui
Lire la suiteVisage
Toi, le visage sans les yeux, les grimaces
Blanc et impénétrable, parfois translucide
Qui me regarde, pendant que je me fourvoie, hélas
En tremblant sur l’interface de nos vies fluides
Souviens-toi de nos expressions vides et ténébreuses
Oui, rappelle-toi de ces nuits, de ces heures heureuses
Lorsque l’ombre sur nos pieds venait s’enlacer
Est né ce souvenir dans l’alcôve là où naissent les secrets
Là où s’éteignent les bougies en fermant les yeux
Quand il n’y a pas plus fort que le silence joyeux
De quelques mots, d’un souffle d’espoir, ce soir
Là, face au miroir en narguant l’impossible, le noir
En errant dans le néant de nos labyrinthes en attente
D’un appel, d’une lumière parmi les heures lentes
Leurs mains tentaculaires et vulgaires si proches de moi
Me frôlant en murmurant le psaume des rires d’autrefois
Hauts furent nos rêves s’élevant jusqu’aux notes ultimes
Du requiem fertile pleurant nos squelettes gisant dans l’abîme
Je tremble par convenance mais je ne crains plus le vers nu
Son regard morne, ses appels exclamatifs car je suis plus qu’un aperçu
Une évasion, une émotion, une persuasion, un fragment d’absolu
Je m’exaspère de ces fantaisies qui morcellent les rires plissés
De nos visages, de ces faces vieillies aux cicatrices apaisées
Lire la suite