Quarantaine. Jour 47. Imposition

La platitude de la monotonie de ces journées n’a d’égale que les couleurs sombres qu’elles portent en uniforme d’une pensée sans idée. Elles me lassent, m’agacent. Leur bienséance nauséabonde pue le mensonge. Pour exister et se répéter. Pire encore, elles lissent la pensée de chaque matin avec une raie au milieu. Ce fossé moral qu’elles ne franchiront jamais de peur de ne plus pouvoir se répéter. Qui s’intéresse à elles ?
Moi, car elles se sont imposées.
Lire la suiteQuarantaine. Jour 46. Blabla

Je vis dans la fatalité de ma destinée. Celle que tu as choisie pour moi. Je ne t’avais rien demandé. Aurais-je seulement voulu naître sous cette forme ou bien sous une autre ?
Je me le demande parfois. Je me mens aussi. Je me pose cette question, chaque jour, dans la lassitude de ma solitude. Là, vautré devant un poste de télévision à regarder l’agitation, tout ce blabla inutile et caricatural de gens qui aiment à s’entendre parler. Tous se répètent à l’infini comme si nous étions trop bêtes. Comme si nous ne les avions pas compris.
Hélas si …
Lire la suiteQuarantaine. Jour 45. Regards

Nous avons avancé à petits pas. Tu venais me voir plus souvent. Nos regards se croisaient plus longuement. Je sentais ma poitrine se soulever doucement, respirer avec application ces moments privilégiés. Tu essayais de me parler de tes yeux, je m’attachais à y répondre. Dans un accord silencieux et merveilleux. Je me souviens de ces instants comme d’un temps joyeux.
Lire la suiteQuarantaine. Jour 44. Fragilité

Puis un jour…
J’ai croisé ton regard. Longuement. Tu avais le temps ou tu l’as pris afin de lire dans mes yeux autre chose qu’une simple observation clinique. Tu en as étais surprise. J’ai vu ton corps légèrement tressaillir. Comme si soudainement tu sortais de ton univers habituel. Pour devenir plus humaine ou simplement plus naturelle ?J je l’espérais. Que pourrions-nous partager sans cette fragilité humaine qui doit nous habiter ?
Nous ne sommes pas que des êtres d’éprouvettes.
Lire la suiteQuarantaine. Jour 43. Philosophie

Parfois, tu m’observais en restant silencieuse. Je ne savais pas comment me comporter ? Ton regard me perturbait, m’interrogeait. Étais-tu heureuse, inquiète ou juste prudente ? Ce regard m’a longtemps glacé. Ensuite, tu n’as plus été la même, devenant distante moins présente. Nos temps se sont écourtés pour finalement s’arrêter. Je me suis souvenu de tous ces textes de philosophie que j’apprenais à la chaîne, ces logiques qui devenaient les miennes. Toutes ces interrogations sur l’homme et son devenir ?
Aucune ne m’a expliqué ton départ.
Lire la suiteQuarantaine. Jour 42. Vaine

C’était hier soir quand l’idée du lendemain me portait peine. Avec l’incertitude d’une autre journée vaine. J’aurais pu être emporté dans le tourbillon de multiples projets. Avoir une existence passionnante et trépidante. Me perdre dans des problèmes insolubles et monstrueux. Me donner la certitude d’être important, exigeant, omniprésent. Être vu et faire trembler d’un regard d’un battement de cils et mieux encore laisser l’ombre de mon absence instiller le doute et la crainte. Je pourrais être le pouvoir d’un royaume invisible à forte variation budgétaire en courbes XXL sur un écran de verre. Artiste du virtuel, entrepreneur d’un espace castrateur où mes sujets seraient à mes pieds.
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