Fin d’été
Inanimé, endormi ou presque désespéré
Parmi les effluves d’une quelconque fin d’été
Là où tangue le blé sous le vent asséché
S’étire sur le fil tendu d’un renouveau espéré
Un matin calme, bruissant des vrombissements
D’un conglomérat d’abeilles s’en allant butiner
Pour faire semblant que tout est doux et parfumé
Pour sublimer des sensations à peine refoulées
Dis-moi où s’abritent nos nuits noires et endeuillées ?
Taguées de ce passé lattant, furtivement engoncé
Venu nous hanter depuis si longtemps
Il est là, en bandoulière, se balançant à nos cotés
Je le vois, le ressens pressant, omniprésent
Un corps inerte habillé d’oripeaux colorés
Avec quelques souvenirs vaguement accolés
Son frémissement me parcourt, me fait trembler
Dans une sorte d’extase, dans une ode endiablée
A la félicité de ces temps immatures et enjoués
Lorsque tout n’était qu’aisance et facilités
J’en ai oublié les sensations ne laissant qu’une traînée
De quelques poussières envolées sur la voie lactée
Lire la suiteImprobable
Un pas de plus vers l’improbable vérité
Ce vent parabolique violent et sans humanité
Au-delà des contreforts, des extrémités envolées
Je crois en cette impossible vérité
Un vent fou à lier, un temps presque desséché
Où irons-nous dans le temps d’après ?
Sur un voilier, un cuirassier ?
Pour en faire des tonnes et puis s’effondrer
Regarde le vent, la pluie, ces sens qui s’éveillent
Nous, assis prostrés en position de veille
Nos ciels qui s’émerveillent sont tristes et sans fin
Ils s’étendent sur les déserts qui nous tendent la main
Je les reconnais comme un endroit protégé
Fier et orgueilleux pour nous absorber
Lire la suiteVariations
J’entends les variations de la chanson absente
Celle qui musarde puis s’évade par les fentes
De quelconques rêves d’été
Comme si de rien n’était
L’absolu, le fatalisme
Et bien plus encore
En vagues sans euphémisme
Paradoxalement sur le corps
Quelques lettres infirmes et sans son
Avec des bandoulières en talisman
J’entends les cris des chatons
Heureux de téter lentement
Le lait de nos mirages extasiés
Tête contre tête en criant à tue tête
L’ultime message de leur euphorie
Nous tous unis en projets inaboutis
Exceptionnels et irrévérencieux
Nous resterons vertueux et orgueilleux
Pendant que s’achèvera la chanson
Là-bas sur le quai et au bout du pont
Doucement en protégeant notre immortalité
Celle que nous confondons avec l’immaturité
Dans un total éblouissement
J’entends les variations de la chanson absente
Celle qui musarde puis s’évade par les fentes
De quelconques rêves d’été
Comme si de rien n’était
Lire la suiteComme ça
L’ennui d’une nuit infinie
La solitude d’éternelles platitudes
Comme ça et rien que pour ça
Dans l’aboutissement fécond
D’un rapprochement à petits pas
Avec des ombres tournant en rond
Spéciales et totalement subliminales
Où sont les nuits rieuses ?
Parmi les lanternes lumineuses ?
Toutes punaisées sur le mur muet
Des soubresauts excessifs du passé
Ils sont agglomérés tristes et gris
Je les regarde et je ris
Lire la suitePoème
Nostalgique un jour ou une nuit, je ne sais plus. Je t’avoue que je ne me rappelle plus. Solitaire et insatisfait en immersion parmi cet absolu. Dans une quelconque ruelle au sol balayé par le souffle d’une ritournelle. Toi et moi psalmodiant des textes froids. Tournants avertis dans le cercle glacé de notre profonde mélancolie. Nous sommes allés une nouvelle fois. Vers le mausolée des spectres d’autrefois. Ainsi accouplés à ces variations d’ivresse. Où nos tendresses étaient d’une infinie tristesse. Pendant que notre naïveté scintillait en paillettes de futilité. Dans nos yeux attendris et émerveillés.
Rappelle-moi le pourquoi de toutes ces choses. Les vibrations de nos respirations. Les transitions de nos cœurs virtuoses. Chœurs envoûtant les voûtes de nos cathédrales. Faut-il encore que je te parle ? De nos rires, de nos pauses théâtrales ? Nous les avons tant partagés. Nous pouvons maintenant les épargner. Comme des radins si proches de la fin. Je sens venir un vent glacial. Chargé d’une nostalgie abyssale. Il en est ainsi de notre destin. Vertical. Quand les artistes quittent la scène. Quand le silence ne cache plus sa peine. Dans une nuit noire et blême. Portée par les derniers vers d’un poème.
Je caresse alors le dédain de ce sinistre dessein.
Afin de me noyer dans l’alcool irisé de son venin.
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