C’était hier
Les pleurs, les lamentations sous l’édredon de pierre
Ne seront que des riens sans lendemains, c’était hier
Volages balbutiant quelques mots entachés
D’oublis, de promesses cyniques sans magie
C’est ainsi que tout s’est fabriqué, précipité
Une conception ; oui dis moi respirons encore l’été
Une ultime fois embrasons les petits bouts de papier
Qui collent aux doigts, qui parlent de notre foi
Ce fol espoir qui se planque la nuit au fond des bois
J’ai ce tremblement en moi, les vibrations du sol
Solitaires, imaginaires et nos âmes qui se collent
Dans la renaissance d’une insuffisance sur nos terres
Elles sont vierges d’avenir, sans concession ; ce fut lentement
Des crispations, des renoncements aux larmes amères
Je veux oublier en croyant ; en faisant semblant
Qu’elles sécheront sur l’agenda de rendez-vous ratés, usurpés
Dans le tourbillon inaccessibles d’une fusion enfin appropriée
Les pleurs, les lamentations sous l’édredon de pierre
Ne seront que des riens sans lendemains, c’était hier
Aussi pourquoi s’embarrasser, presque se faire du mal ?
Plus loin que le brouillard de nos sentiments, c’est si banal
Il reste du bleu et du violet pour maquiller nos infirmités
J’aime la ritournelle de notes simplifiées pour habiller nos fragilités
Ces failles infinitésimales, nos cœurs animaux, nos oripeaux
Et bien plus encore nos errements dans les catacombes, ce pays aux corbeaux
Ils sont en nous, parlent à l’esprit qui nous a réunis. Ce fut autrefois
Pourquoi sera-t-il éternel ? J’aime entendre son appel presque rebelle
Alors, pour faire exprès, par facilité, par hasard ? Une dernière fois
Fermons les yeux comme au début, imaginons l’azur, un ciel de miel
Sur nos lèvres, sur nos langues en savourant le nectar, une certitude
Une illusion sans trémolos pour faire les beaux par aisance, par platitude
Mais arrive l’hiver, je le sais, tu le sais, on le connaît pour l’avoir engendré
Épousé, il était en nous comme un sort que l’on ne pouvait repousser
Laissant le vide, le silence. Je mens. On entend nos pleurs à peine étouffés
Les pleurs, les lamentations sous l’édredon de pierre
Ne seront que des riens sans lendemains ; c’était hier
Les pleurs, les lamentations sous l’édredon de pierre
Furent ce lien, un fil nu, distendu; c’était hier
Lire la suiteTapis d’infini
Je broie du noir dans un verre plein de rouge
Irrésistible quant à ses caractéristiques veloutées
S’enroulant autour du baobab d’une époque qui bouge
Pendant que se morfondent des vieux sur des tabourets
Comme si leurs craquements finiraient par briser des dents
J’ai ce dédain mâtiné de suffisance ; une véritable adolescence
Pour qui ? Pour toi, pour moi, en virevoltant infiniment
Sur un air suranné totalement abandonné sans descendance
Où sont nos folies, nos vertiges pointés sur la tête de pics ?
En marche citoyens, partons à la conquête d’une Bastille
Aux pieds d’argile que j’attaque à coups d’antibiotiques
Une lutte fratricide avec ces épouvantails qui s’entortillent
En créant l’illusion fondamentale d’une évanescence
Dans un temps imaginaire sans conséquence
Je frémis, je trépigne, je m’échine sur un tapis d’infini
Où s’en iront les approximations de nos rires inaboutis ?
Vers un firmament presque culotté de nous narguer ?
L’imaginer permet d’y croire, je commence à rêver
Lire la suiteSilences
Au fil de l’eau sur un tapis de feuilles mortes
Une main à traîner dans le froid de ce liquide
Comme si c’était une ultime sensation qui avorte
Sur le tamis aux pépins immatériels de ce fluide
Dans les veines bouillonnant comme un talisman
Protégeant de l’appel saugrenu de ces silences
Je les entends murmurer si souvent, tout le temps
Dans le firmament de commères qui pleurent et qui dansent
Autrement qu’en égrenant le sable de nos tumeurs
Sur le filtre intemporel des aigreurs et des peurs
Lire la suiteAutrefois
Et pourquoi ce vide absolu ?
Et pourquoi ce néant à perte de vue ?
En tant que valeur sans douleur
En tant qu’instrument de malheur
Tranquillement dans la torpeur
D’un matin d’hiver sans chaleur
Triste et pâle ; maigre et sans candeur
J’entends ce silence absolument
En somnolant, en m’assoupissant
Pour rester éveillé à peu près
Sur les pas d’une sale journée
Avec l’absolu de penser à l’inaccessible
De croire si peu à l’impossible
Comme ça par fatalité ou par hasard
Vagabondant parmi les près jusqu’à plus tard
Lorsque le ciel sera parcouru du destin
De teintes sombres et noires jusqu’à demain
J’ai la tentation de l’attendre
De rester là sans chercher à prendre
Le rythme d’une journée en accéléré
De bruisser, de m’agiter, de sprinter
En copié collé d’hier et de bien avant
Où sont les mots sensibles et fatalistes ?
Dans le sommeil de mes chapelles paisibles
J’entends ce silence presque réaliste
Sur l’arrête d’un aboutissement invisible
Sans foi, je crois dans cette loi
Pour moi, pour toi, dans le sel d’autrefois
Lire la suiteUne vie ?
Une luciole au creux d’une forêt
Un jet de lumière tamisée
Dans l’évanescence d’un silence
Coulant en abondance dans l’immersion
De cet état fait d’une étrange absence
Un rien, comme le début d’une exception
En prévision d’une prochaine invasion
De sentiments en foule se bousculant
Violemment aux portes de l’esprit
Je te parle d’un bout de vie
D’un sommet, d’une extrémité
D’un instant de solennité
Invisible inscrit dans la fatalité
Par obsession de toucher à l’immortalité
A ce faux-semblant qui nous nourrit
J’y crois par réalisme et aussi
Par fatalisme pour faire comme si
Comme si nous étions imprévisibles
Je veux y croire, caresser l’inaccessible
Par jeu, par désir, par envie
Si proche de riens, tous si petits
Il en sera ainsi, bruyamment
En frétillant aveuglément
En me laissant ce présent inabouti
Un symbole, presque le début d’une vie ?
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