Le lac
Il est des sphères laiteuses cette blancheur
Recouvrant les souvenirs de leurs pâleurs
En alunissant sur le sable de nos déserts
Là où s’endorment les tristes commères
Luttons contre ces sentiments abrasifs
En édulcorant leurs sentiments vindicatifs
J’ai cette flamme en cette heure contemplative
Une vision approximative, une approche affirmative
Où voguent les âmes tristes et sans peur ?
Quel est leur terminus quand arrive l’heure ?
De savoir, de comprendre juste pour voir
Si nos faiblesses se découvrent dans le miroir
J’ai cette flamme en cette heure contemplative
Comme une hésitation passive à peine expressive
L’effritement d’un émerveillement passager
Plus loin, plus près, sans faire exprès, juste pour oublier
Au-delà du lac, ses petits secrets, ses immenses regrets
Dans l’expression d’un aboutissement irradié
J’ai le sentiment d’une faiblesse comme une variation
Le tremblement d’une existence, la fable d’une certaine passion
Parmi la besace de nos reproches concordants
Habitent les fantômes d’hier joueurs et lancinants
Ils sont tapageurs, s’habillent de robes de mystères
Je frémis à l’idée de pouvoir entrer contre eux en guerre
Grandioses furent nos oppositions au lever de l’aurore boréale
La grande capricieuse chuchotant qu’un jour elle deviendra fatale
Depuis un sommet que l’on imagine blanc et silencieux
Aux roches vertigineuses là où niche l’aigle facétieux
Il sera le guide ultime survolant le passé contemplatif
D’une maigre histoire au labyrinthe court et inexpressif
Lire la suiteHymne à la vie
Lentement sur l’axe du temps
Paradoxalement dans le souffle du vent
J’entends les murmures abrasifs
Ces plaintes de nos âmes à vif
J’entends ce chœur d’un requiem
Ses pleurs, ses humeurs, j’aime
Les tendresses volcaniques de nos effusions
Minorées et s’enflammant sans passion
Ces silences extrêmes, ce poème
D’un espoir volé à l’ablation
De nos corps déchirés, une explosion
Comme une violation sans valeur
J’entends la cacophonie, cette rumeur
D’hier emportée là-bas tout au bout de l’hiver
Quand les ours traquent les saumons
Lorsque les neiges fondent amères
Ces bouts de rien, notre destin sans façon
J’ai la rancune d’une mer sans vagues scélérates
J’ai la fortune de ces violences fades qui s’acclimatent
A nos exceptions, à ces effusions cauchemardesques
Parmi les aurores de visions abracadabrantesques
Nos facéties, nos caprices, nos cicatrices
Arborées en totems circonstanciels
J’entends les cris de ces chimères factices
J’en saisi le symbole exceptionnel
Nous deux en silhouettes anonymes avachies
Sur un banc dans un dernier hymne à la vie
Lire la suiteObligatoirement
Obligatoirement
J’entends les balbutiements efficients
D’une attente s’éternisant
Au-delà des cris et des chuchotements
J’entends le ralliement lancinant
De nos peurs à l’enchantement
De croire que tout restera permanent
J’entends le vertige flamboyant
D’une perspective se miroitant
Dans l’onde noire s’endormant
J’entends ces silences s’érodant
Sur la râpe acérée du temps
Alors que s’évade le soleil couchant
J’entends, j’entends ces bruissements
Depuis le sommet irréel et blanchissant
D’un âge avançant irrémédiablement
Dans la continuité d’une histoire s’achevant
Obligatoirement
Lire la suiteL’eau
S’écoule l’eau d’une longue dérive
Le temps d’un ancien rêve que j’avive
Immatériel et corrompu en se miroitant
Dans le miroir aux fragments morcelés
Les visages balafrés se réfléchissant
Leurs rictus, ces grimaces à peine effacées
Je vois ces éclats aux lambeaux de misères
Étoiles filantes dans le trépas éphémères
D’un crépuscule joyeux et linéaire
Nos horizons sont plats, notre temps est las
Je pleure le projet inabouti d’un soleil épanoui
Nous l’avions tracé à l’encre de sang
Comme une promesse aux confins de l’instant
Ce moment où tout bascule imperceptiblement
Il fut diffus, en équilibre, en déséquilibre et
Le futur s’imposa sur ce fait d’être entamé
Se répandant dans le miroir ; j’en vois l’éclat
En otage de cette marche pas à pas ; jusqu’à
A jamais toujours et sans arrêt
Lire la suiteLa clé
Hier, dans la nébuleuse assoupie
J’ai trouvé une clé
Enfouie parmi des sables endormis
Elle était d’or et d’argent et…
Portait quelques rayures s’enflammant
Sous l’aurore s’élevant
Flamboyants sont les éclairs
Téméraires sont nos jachères
Aux sentiments ; tout le temps
J’ai quelque part en moi cette part
D’ombres et de nostalgie se protégeant
Toutes collées, assemblées, je dirai abandonnées
Nous formons une alchimie
Ce compromis finalement établi
D’un corps aux membres tentaculaires
Cet assemblage aux dires protocolaires
Nos humeurs, nos tumeurs, jusqu’à plus d’heure
Je danse, balaie de la main ces peurs
Je crois à l’impossible s’endormant
Pour affirmer que je fais semblant
De m’extasier aux soleils colorés
Aux crépuscules s’abîmant orangés
Derrière le rideau d’une mer outragée
Heurtée d’être désignée comme un objet
Tristes sont les rives oubliées
Nostalgiques sont les souvenirs ravivés
Je tangue entre maintenant et hier
Je tangue sur l’onde irrégulière
Ivre et complaisante aux piranhas d’une rivière
Intemporelle qui ruisselle en transcendant l’inutile
Dis-moi pourquoi je te sens si fragile ?
Nous irons parmi les rizières verdoyantes
Tourner la clé dans la serrure ensorcelante
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