Cauchemar
Solitude d’un vertige abyssal
Ce corps d’une immensité banale
Qui se flatte d’être cannibale
Dévorant un rêve cardinal
Flattant l’inconnu invisible
Ses tremblements disponibles
Ses yeux impassibles
Dans un ciel irascible
Où sont les erreurs du passé ?
Ces quelques pierres usées
Venant faire trébucher
Le spleen d’une nuit d’été
Je progresse dans le corridor
Station après station dans le décor
Touchant des murs recouverts d’or
Éphémères dans un silence de mort
Je m’égare au gré du hasard
Je sais qu’il est tard
Un trip sans fard
Recouvert d’un gilet en kevlar
Les fantômes guettent
Jouant une symphonie de fête
Tous caractériels et bêtes
Leurs bouches restent muettes
Ils se morfondent
Ils confondent
Silence et âme vagabonde
Une heure et une seconde
Fragiles, ils hantent
Le corridor et ses fentes
Charment l’heure absente
Et ses aiguilles lentes
Demain ils ne seront plus
A l’heure du soleil nu
Effaçant une nuit sans bruit
Futile et maquillée d’infini
Lire la suiteDémons
Où se cachent nos démons ?
Dans un tunnel profond ?
Dans des catacombes rutilantes ?
Sur une couche bienveillante ?
J’attends le silence
Qui me parlent, m’agace
J’attends l’absence
Qui m’enlace, me lasse
Alors que l’aube s’élève
Après une nuit brève
J’espère le lendemain
Une bougie à la main
Des ombres qui s’embrassent
Devant mon idéal fugace
Où se cachent nos démons ?
Parmi un flot d’alluvions ?
Que la nuit enchante ?
Qu’une aurore violente?
J’erre sur ce matelas d’univers
Avec pour bagage le goût amer
De nos traversées maritimes
Nos confessions intimes
Pour un bout d’humanité
Un dernier repas empoisonné
J’en rejette la destinée
Par rébellion, par transgression
Habillé en caméléon
Tournant dans le désert profond
Où se cachent nos démons ?
Dans un arbre ou un camion ?
Maquillés d’une imagination exubérante ?
Un cri, une humeur ambiante ?
Je pleure sur l’inutilité
De notre postérité
Cette insuffisance
Ou cette carence
Que l’on porte en croix
Lorsque les chiens aboient
Et qu’on nous parle d’innocence
Par aisance, par insolence ?
Mes joies, mes peurs ne sont que des erreurs
Elles sont mes démons, rien que des leurs
Où se cachent nos démons ?
Sous un toit concave et abscons ?
A l’abri d’un quotidien transis
A regarder le monde qui blêmit
Dîtes-moi si le chaos est beau ?
Fusionnel, abyssal ou un salaud ?
J’ai trop des questions
Comme une agression
Mon précieux, mon sublime
Une toile qui s’illumine
De noir, de couleurs
Mes teintes de cœur
J’en trace le vivace
Au rythme d’une limace
Mes démons adhèrent
S’enlacent, s’agglomèrent
Nous vivons de petits riens
Qu’ils durent jusqu’à plus fin
Par envie, par hasard
Si tôt, si tard
Un idéal traumatisé
Une vérité fantasmée
Cet irrésistible insatisfait
D’être ensemble accolés
Où se cachent nos démons ?
Dans notre être profond ?
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