Une journée inaboutie
Je me languis de cet infini qui berce ma vie
De ces berges humides aux pleurs sans vie
Je ris de cet abandon aux paysages affadis
Qui ont la tristesse d’une journée inaboutie
Ils sont les frontières d’un monde affranchi
Aux expressions vulgaires de mes insomnies
Elles me portent sur des terres lasses et amollies
Là où copulent vivaces des colonies de fourmis
Parmi les aléas secondaires d’une journée inaboutie
Je piétine la tangue, ce sédiment de couleur gris
Je marche, j’avance courbé sous le vent, j’oublie
Cet infiniment petit au présent absent et banni
Il m’emporte jusqu’aux racines de l’ennui
C’est là que je m’épanouis ravi et ébahi
C’est là que je m’évanouis ravi et en vie
Lire la suiteNostalgie
Sur la voie lactée s’abritant entre quelques tas de foins
Sur le velours d’une herbe qui s’éparpille entre les mains
Refaisant le monde avec des humeurs sorties de la glaise
Celles qui parsèment la crête des arbres fous de la genèse
Quand le bûcher des âmes prostrées n’est plus cendres
Et que sur les visages s’écoulent les larmes d’un âge tendre
Pleurent les violons d’une époque teintée de mélancolie
Elle est d’hier, d’un autre temps, quand tout n’était que folie
Versatile, amourachée d’un escogriffe au nom de nostalgie
Ils allaient, ils traînaient sur des chemins de basses vertus
Là où les émois, les confessions sont malaxés mis à nu
Au grand étonnement d’une bande perdue de cormorans
Tous sont capricieux, merveilleux, eux les bienheureux
Qui obscurcissent le ciel en s’enfuyant comme des peureux
Ils habitent la voie lactée où s’abritent quelques tas de foins
Sur le velours d’une herbe qui s’éparpille entre les mains
Lire la suiteInstantané
J’observe les lenteurs enrubannées
Qui volent dans le vent tourmenté
Font des nœuds enthousiasmés
Que le temps dénoue catastrophé
Se projetant dans l’instant tourmenté
Pendant que s’étirent les journées
Face aux jours pluvieux et glacés
Habillés de leur mélancolie colorée
Ces moments passés à fredonner
Des airs surannés venus du passé
Lire la suiteAu palais des merveilles
Au palais des merveilles, à la fin du voyage intérieur
Il y a ce silence passif, cette infernale imposture
Qui annihile toute forme de vision postérieure
J’ai le goût de cette transhumance à l’humus immature
Je pleure ces instants frileux qui transforment le temps
En de funestes nostalgies encombrées de fantômes
Prenant des postures mortelles, ambiguës, à tout moment
Pour s’extasier sur les années placées sous le dôme
De soie verte qui évoque un avenir rose comme des flamants
Prenant la poudre d’escampette sous la courbe de l’azur
J’ai ce ciment qui me retient au sol, me donne de l’allure
Comme le patriarche d’une pensée inutile qui préfigure
L’errance de nos accoutumances à une forme de dépendance
Et j’invoque mes oublis passifs pour qu’ils effacent l’époque
Statique qui fredonne le La d’un accord viral qui s’entrechoque
Sur le tambour battant d’une armée invisible recouverte de bleus
Battant la campagne en allumant des feux à la pointe de ses épieux
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