Ton âme
Il y a dans le boudoir de ton âme
Des fantômes qui marchent dans le noir
Portent des dentelles sans âme
Étouffent leur pleurs dans des mouchoirs
N’ont plus d’espoir, plus de flamme
Sont usés, abîmes, cabossés
Je veux parler à leur âme
Leur conter une fable qui finisse bien
Mieux que tous ces mélodrames
Qui sont une part de toi, notre fin
Ces temps éloignés de tout drame
Où vivants, nous parlions d’espoirs
Croire en un morceau d’infini, une âme
Qui serait blanche, pure, immaculée
Que aurions découpée d’une lame
Tranchant dans les viscères putréfiés
De l’exagération de nos amalgames
Ce fourre-tout, notre maison de fou
Je ne sais susurrer à ton âme
Ce qu’elle attend d’entendre
Quand dans la forêt le cerf brame
Que ses vibrations sont prêtes à fendre
Nos étendards qui proclament
Un amour pour toujours
Lire la suiteSous le lierre
J’ai cette idée d’une lumière
Une flamme qui vacillerait fragile
Batifolant avec notre misère
Qui s’éroderait sur notre terre
Se jouant de nos humeurs immobiles
Lentement s’éteignant d’une pâleur volatile
J’ai eu cette idée et tant d’autres
Comme une forme d’abandon
Un échappatoire qui serait le notre
En abolition du passé
Cette tentation de l’immortalité
Dont je t’ai si souvent parlée
J’ai eu cette idée pour s’évanouir
Tu dirais qu’il s’agit de fuir
Le temps, le présent, l’instant
Refaire avec rien un air d’hier
Imaginer une suite, une fin
Avant de se projeter à demain
J’ai eu cette idée du raccourci
De sauter les étapes inabouties
Pour se jouer des pièges de l’immortalité
Cette prison que l’on a cru dorée
Ce mensonge qui nous a fait espérer
Et dans lequel nous sommes englués
J’ai cette idée d’en briser le cristal
Pour sortir la tête hors du bocal
Une dernière fois respirer l’ai du dehors
Briser la loi de ce mauvais sort
Avant de laisser agir le mystère
De nous endormir sous le lierre
L’errance
Je pourrais te parler des tourments
D’une âme qui s’égare en s’isolant
Parmi des terres hostiles et jaunies
D’un soleil de canicule enflammant
Les jours, les blés et les nuits aussi
Mais saurais-tu entendre, m’écouter ?
Accepter que je puisse t’apprivoiser ?
Ces questions sont des concessions
Aux vertiges de l’insolence et de l’ignorance
Parle-moi de ce qui nourrit ta passion ?
Je parle au vide, je m’adresse au néant
Je m’abandonne glissant parmi le vent
Cherchant l’ivresse de ses tournoiements
Je nargue l’attente infinie d’hier
Par le présent gris d’un cimetière
Ainsi se fabrique un oubli
Relatif et transis aussi
Il reste le froid, le rien
Cet absolu qui maintient
L’absence, engendre l’errance
Lire la suiteUn vide tenace
J’erre sans audace sur une trace
Celle de mes passions qui s’effacent
En souverain d’un monde sans face
Je ressens cet appel vivace
Ce besoin étrangement tenace
De planer là-haut parmi les rapaces
Jugeant des viscères par contumace
J’écoute leurs propos salaces
En donnant un coup d’aile efficace
Je plonge vers la terre d’en face
Afin de rentrer dans ma carapace
Me laissant l’enfer d’un vide perspicace
Je vois dans la glace
Le reflet d’une noirceur pugnace
S’effritant en cristaux qui me glacent
Un monde aux couleurs tenaces
Volte-face ou grimace ?
Ces variations m’agacent
Je pourrais fuir sans grâce
Rester ébahi devant une rosace
Ou bien faire des grimaces
Une boite en carton comme palace
Mon univers bouge, se déplace
Ne me laissant qu’une vision fugace
Lire la suiteUne vision particulière
Toi belle étrangère
J’ai eu une vision particulière
Timide et fière
Tu m’as charmée, j’ai succombé
Comme un roseau, je me plierai
A demi mot, contre ta peau
Je partirai sur un vaisseau
Pour t’offrir des joyaux
Fais-moi rire ou pleurer
Tant qu’il reste l’espoir d’aimer
Plus haut que volent les éperviers
Narguant ce soleil émerveillé
J’ai en moi ses éclats
Ses luttes, ses fracas
Alors qu’ici bas, il y a
L’amour entre tes bras
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