Toi, le visage sans les yeux, les grimaces
Blanc et impénétrable, parfois translucide
Qui me regarde, pendant que je me fourvoie, hélas
En tremblant sur l’interface de nos vies fluides
Souviens-toi de nos expressions vides et ténébreuses
Oui, rappelle-toi de ces nuits, de ces heures heureuses
Lorsque l’ombre sur nos pieds venait s’enlacer
Est né ce souvenir dans l’alcôve là où naissent les secrets
Là où s’éteignent les bougies en fermant les yeux
Quand il n’y a pas plus fort que le silence joyeux
De quelques mots, d’un souffle d’espoir, ce soir
Là, face au miroir en narguant l’impossible, le noir
En errant dans le néant de nos labyrinthes en attente
D’un appel, d’une lumière parmi les heures lentes
Leurs mains tentaculaires et vulgaires si proches de moi
Me frôlant en murmurant le psaume des rires d’autrefois
Hauts furent nos rêves s’élevant jusqu’aux notes ultimes
Du requiem fertile pleurant nos squelettes gisant dans l’abîme
Je tremble par convenance mais je ne crains plus le vers nu
Son regard morne, ses appels exclamatifs car je suis plus qu’un aperçu
Une évasion, une émotion, une persuasion, un fragment d’absolu
Je m’exaspère de ces fantaisies qui morcellent les rires plissés
De nos visages, de ces faces vieillies aux cicatrices apaisées
Lire la suiteJ’ai ce regard de l’absence vers l’infini
Ce présent sans passé, là se figeant
Glacé et pétri dans la glaise qui rit
Ses tentacules primaires et amaigries
Par l’attente infinie pour un rien d’azur
J’entends le clapotis de ses ciels ébahis
Aux pétards sans amorces, leurs fêlures
Ces explosions inassouvies dans l’extase
D’être en attente d’un monde en phase
Sans trémolos, sans bigots aux pieds nus
Allant en pénitents vers une croix d’absolu
Où grimpe le lierre flamboyant sur la pierre ?
Où s’endort le vers vertueux et grégaire ?
Parmi l’instant ébloui qui nous éblouit ?
Je pleure ce cœur qui s’habille d’infini
Sur l’herbe noire tendent à pousser
Ses langueurs d’un ciel sans miroir
Aucun reflet pour vibrer ni raconter
L’étrangeté de ses silences immobiles
Sans passion, sans émotion, ni pitié
Pourquoi ses absolus sont si fragiles
Impertinents, oppressants et lénifiants ?
Lire la suiteLe voyage, cet éternel recommencement
Entre les piquets de l’infortune
Les éviter perpétuellement
En allant au-delà des dunes
Là où l’océan s’ébat, s’étend
Irrémédiablement et j’entends
Le souffle lancinant
Du vent s’enroulant
Autour de l’instant
Perpétuellement
Le voyage, cet éternel recommencement
Chaque matin, jusqu’au limbes du soir
Dans une routine, un enfermement
Entre les lignes d’une histoire
Là au sublime moment
Dans la flamboyance du couchant
S’embrase le récit palpitant
D’une journée se répétant
Par de petits pas progressant
Perpétuellement
Lire la suiteOù s’égarent les silences envahissants
S’immisçant inhumainement
En rampant dans l’éther environnant ?
Tremblent les âmes irréelles
Qui croient à la magie fusionnelle
D’une ombre et de son contraire
S’extasiant sous le soleil d’un désert
J’espère que ces instants sont plus beaux
Que l’imaginaire fécond des corbeaux
Assis sur leurs arbres en narguant l’épouvantail
De nos chimères s’étirant en éventail
Il y a plus triste qu’une nuit d’ennui
Il y a plus joyeux qu’un regard silencieux
J’entends le ressac des vagues et leur monotonie
Le poids de cette ritournelle au corps frileux
Pourtant les volcans auront toujours la force
D’exploser la solitude et son écorce
En rompant les silences envahissants
Rampant dans l’éther environnant.
Lire la suiteDiabolique ou frénétique tangue
Le radeau immobile, nos faiblesses
Les pieds immergés dans la tangue
Paradoxale au firmament de la tristesse
S’élève l’aube immaculée et virginale
Belle et ébahie elle m’apparaît abyssale
Un horizon plus profond qu’ un puits
Où copulent des diables ahuris et abrutis
J’entends leurs plaintes lancinantes
Elles frappent le radeau immobile
Plus fortes sont les vagues insolentes
Recouvrant notre abri si fragile
Beaux sont les ciels aux horizons emmurés
On peut y abriter les jours ensoleillés
Ne pas sortir, ne pas frémir, ni fléchir
Comme çà sur le radeau immobile à vomir
Pour avoir été faible et inapte à sublimer
Le symbole du présent s’échappant évaporé
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