Quarantaine. Jour 22. Confusion

Ma confusion embaume mes journées devant les vitres mouillées. Il pleut si souvent sur nos corps et nos âmes. Je suis du regard le parcours abyssal des gouttes glissant vers nulle part. Je pose mes doigts sur le verre et n’en retient que le froid. Alors qu’inexorablement la goutte de pluie s’abandonne dans une lente et irrémédiable descente. Je pleure. De ne pouvoir l’arrêter, la recueillir. Mais, il existe ce verre entre elle et ma main. Un océan impossible à franchir. On se voit sans jamais se rencontrer. Je pense à toi ma muse, à nos transes, nos appels, nos regards au travers de la vitre de verre. Tu étais belle. Nous étions faits l’un pour l’autre.
Mais, il y avait cette porte de fer.
Lire la suiteQuarantaine. Jour 21. Vie

Je me dois de te l’avouer.
Je ne t’ai pas toujours comprise. C’était l’un de tes mystères. Je l’appréciais ou je l’ai cru. Je ne sais plus.
Je suis ce matin fiévreux, comme tous ces matins depuis que tu reviens hanter mes nuits. Toi, ma muse imaginaire. Tu es le fruit de mes folies intuitives pour rester en vie. Je t’ai créée à mon image, incertaine, cruelle et otage. Nous sommes tous les deux semblables Nos souffrances partagées à l’unisson de notre abandon.
Lire la suiteQuarantaine. Jour 20. Vibrations

Tes sens captent mes vibrations. Entendent les déflagrations de mes peurs, les atermoiements de ma souffrance. Tu as du plaisir. Je le crois. Tu avais cette faculté de ne pas le montrer. Par pudeur, par manque d’abandon, pour rester maîtresse de nos effusions. Un pouvoir et tant d’autres que tu as utilisé plus forts que nos passions.
Lire la suiteQuarantaine. Jour 19. Bourreau

Un bourreau possède un lien fort avec ses victimes, il les touche, s’asservit, se recouvre de leurs odeurs. Tu as les miennes en toi. Tout le temps. J’en suis convaincu à des petits riens. A tes appels incessants le soir. Je viens derrière toi. Il te suffit de le savoir.
Lire la suiteQuarantaine. Jour 18. Loin

Mes journées supportent mon ennui dans le cadre complaisant d’une inexistence. Je me traîne du lit au canapé, ferme les yeux et attend. J’entends les bruits de la rue, les syndromes de vies s’entrechoquant en lettres capitales. Les heurts de tant de conscience. Les luttes de trop de suffisance. Avec la toute-puissance de l’argent ce puissant volatile castrateur. En bout de papier tout juste bon à allumer le feu du bûcher des âmes. Jamais je ne me suis brûlé, ni prosterné. Nous avions d’autres projets ; nous aimer. De toutes les formes, de toutes les couleurs. Je ris à ce souvenir. C’est celui que j’emporte avec moi lorsque je m’endors chaque nuit. Loin de toi.
Je sais que tu m’observes, tu ne peux faire autrement.
Lire la suiteQuarantaine. Jour 17. Pharmacie

Ce matin, j’ai pensé à toi, à nous deux, comme avant. C’est la force de la nostalgie, une forme de médicament. Qui m’accompagne et m’assiste pour ne pas faire du présent une souffrance. En espérant te revoir ce soir. Je ne sais pas si tu vas m’appeler. Je vais me coucher et lutter. Pour m’endormir et ouvrir la porte au cauchemar. A ses lenteurs venimeuses et indolentes. Elles pénètrent mon corps d’une injection indécise et douloureuse. Elle me terrifie. Mais elle me rapproche de toi en portant la croix de la culpabilité. Les souffrances du passé que je t’ai imposées. Tu te venges.
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