Les cicatrices prospères

J’aime l’évanescence des aurores lorsque s’évaporent
Sur le derme d’une forêt les lettres noires d’un soir
En vers ténébreux aux caractères impassibles et sans corps
Dans l’abondance inquisitrice et giboyeuse d’un espoir
Si proche d’un infini vertueux aux cicatrices prospères
Lorsque le combat s’achève sur le velours capiteux d’un matin
Vertigineux sont les précipices de nos vies passagères
En transhumance dans des déserts inexpressifs et alcalins
Où ondulent les souvenirs imaginatifs de nerfs à vif
Psalmodiant des textes anciens cloués sur le firmament
Alors que s’évapore le sens de raisonnements affirmatifs
Pendant que des soleils s’élèvent dans des ciels s’endormant
Lire la suiteLe tourbillon incessant

Alors que nous observions le tourbillon incessant
De nos prostrations devant l’éphémère rougeoyant
Nous vîmes des soleils écarlates, des nuits scélérates
Et l’encens incandescent de nos âmes de primates
Sculptées sur les parois d’un abîme sournois
Là où se forgent les éveils crépusculaires d’ombres fécondes
Moi au corps tentaculaire ! Toi hors du champ d’autrefois !
Quand se dressent des miroirs dans une flaque ronde
Tous menteurs, ils sont l’exception d’une confession sans reflet
Qui s’en vient chaparder à la postérité ses ors d’inhumanité
En gravant sur notre paume les sillons de nos infirmités
Que sont devenus les rictus des peuples enflammés ?
Lorsque souffle un vent extrême sur nos tendresses blêmes
Où se cachent les rebelles d’une incertaine virtualité ?
Quand s’abattent des nuées d’étourneaux qui blasphèment
Charmés par de vulgaires saltimbanques désincarnés
Mendiant en titubant et s’en allant tétanisés sous les merisiers
Plus fous ou plus loups, si puérilement vulgaires
Que ces excitations nécessaires qui nous exaspèrent
Je sais nos vertiges tremblements dans un ciel d’ouragan
Parmi l’éphémère caverneux d’un paroxysme éblouissant
Lire la suiteLes larmes de l’été

Haletante ou prématurée, vibrante ou exagérée
Doucement sans éclat en allant à petit pas
Charmant un prince à l’humeur s’endormant
Dans un boudoir avec une chandelle éclairée
Une ambiance asphyxiée où l’air reste là
Parfois quand d’un rien surgit un rugissement
En talisman à des mines de pensées défuntes
Perdues sur le velours d’une âme emprunte
Brillent des visages de soie nés de traces peintes
Sur l’instant de propos aux vibrations incertaines
Coulent les torrents qui abreuvent des centaines
De plaines aux ferments infertiles alors que j’ai
L’impertinence de m’apitoyer sur les larmes de l’été
Lire la suiteLumière

Vulgaire et sans manière entre la lumière de l’astre de lumière
Sur mes terres aux murs de pierres quand mon âme singulière
Hier et depuis des années entières file des amours crépusculaires
J’ai en moi cette immaturité d’une nostalgie érodée et enflammée
Broyée par des années de perpétuité sous le saule vert et prostré
Avec une cavalière aux allures fières portant un clou à la boutonnière
Altière elle se dit romancière ou teinturière peut-être tenancière
D’une volière où pénètre la poussière d’une proche sablonnière
Quand s’éteint le soleil de l’été au bord d’une haie transfigurée
J’ai en moi cette infertilité d’y voir les murs d’une cité bleutée
Frontalière de cette gentilhommière où s’abrite ma garçonnière
Coutumière de nos humeurs cachottières devant une chocolatière
Portée par une cuisinière ou une dentellière sorties d’une chatière
Colorée par l’éclat mordoré d’une évasion prématurée entre les blés
Ils ont été l’éclat venus nous illuminer lorsque nous voulions rêver
Dernière étape buissonnière avant une clairière et cette chaumière
D’où nos âmes braconnières s’envoleront à des années-lumières
Comme des aventurières derrière la lisière d’un plafond de verre
Lire la suiteEn s’estompant

Il y a cette fulgurance de l’instant s’endormant
Sur le tapis envoûtant de nos souvenirs s’oubliant
Étroits et glissant sur la pente de soupirs s’offusquant
Sur la ligne d’un horizon dans le lointain s’éteignant
Alors que la pénombre m’assaille en me recouvrant
J’ai sur moi les ombres d’hier dansant, m’habillant
Tourmentées par le bal intemporel d’une futilité quand
Tournoie un ciel d’étoiles dans la nuit de maintenant
Parle-moi de nous, fous et immatures en virevoltant
Parmi les spectres de nos ressemblances viscéralement
Unies à l’âme et au corps de nos dissemblances s’effaçant
Tu restes ce miel lentement en moi pénétrant et m’irradiant
Dans l’adieu d’un temps immanent dont tu étais le ciment
Lire la suiteRapace

J’aime ton regard de rapace qui m’enlace, m’agace
Noir, fixe, intrusif, rigide torride, presque fugace
Il me transperce avec cette force nuptiale qui exerce
Un poids, une pression et sans contrefaçon me perce
A vif alors que s’écoule sur l’aube un sang élusif
Entre les mailles d’une nuit artificielle sans failles
Festifs seront demain nos sanglots d’adieux tardifs
Quand penaude s’émerveillera l’aurore de poussière
Diamant sans éclat éventrant les liens de lierres
Dans le cri de contentement d’un rapace carnassier
Déchirant sa proie d’un bec foudroyant et acéré
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