Un accord sans nom
Hier, quand soufflait le mystère
L’absolu tentaculaire, nos misères
Ces fêlures imaginaires, nos hivers
Ces variations sans absolu
Nos hésitations, nos corps nus
Sous un souffle venu du ciel
Ou d’ailleurs quand sommeille
Le silence de nos indolences
Ces heures totales d’absences
Que l’on conjugue au pluriel
Pour qu’elles soient simples et belles
Vibre le son d’un accord sans nom
Beaux sont les vides de nos effusions
Il ne reste que ce temps d’hier, notre mystère
L’absolu tentaculaire, nos misères
Ces fêlures imaginaires, nos hivers
Lire la suiteMon diable
Toi, mon diable protecteur
Toi, qui joue les perturbateurs
Qui me brûle et m’enflamme
Je place en toi une part de mon âme
Pour qu’elle s’égare plus loin que mes inconstances
Et que tu l’entraînes dans tes danses
Ces tourbillons insaisissables qui me donnent le vertige
Au bout des pics et des cimes sans transiger
Sans dire l’infortune de nos crises qui obligent
A l’inépuisable combat d’un rapport forcé
Nous deux dans l’opposition impossible de nous accorder
Je te parle de ces riens que tu balaies d’un revers de main
Sombres sont mes ciels, clairs sont les tiens
Il existe au bord de l’abîme une pierre où s’accrocher
Montre la moi une dernière fois pour ne pas tomber
En faisant de l’approximatif une plaie à vif
Cette douleur du réel forte et belle
Que l’on contemple à l’aube sous les ifs
Un temps arrêté qui rappelle l’heure du péché originel
Nos transgressions, nos hésitations et bien plus encore
L’imaginaire d’une rébellion tracée sur le corps
Ces stigmates, le livre de notre vie
Oui, avec toi je crois en l’infini
Lire la suiteTénébreuse
Toi, la ténébreuse idée qui me hante
Toi, la féconde excavation qui me tente
Tu es ce saisissement, cet instable frémissement
Je t’aime, je t’envie
Ma folie que je chéris
Par complaisance à mes humeurs insaisissables
Qui sont le miroir aux éclats inclassables
Tous ces visages multiples et caractériels
Là où je m’égare en laissant trop de part au hasard
Je mens, je triche car nous sommes fusionnels
En cela, je te maudis jusqu’à plus tard
Belles sont nos impétueuses cicatrices
Originelles sont nos errances factices
J’ai sur le corps le talisman de nos erreurs
J’évoque ces fureurs intuitives et sans peur
Je les arbore en étendard de nos transhumances frileuses
Si haut que nos corps s’embrasent sur l’idée hideuse
D’être semblables comme des tumeurs craintives
Non, je n’ai pas cette foi, ni cette vision intuitive
Toi, la ténébreuse idée qui me hante
Toi, la féconde excavation qui me tente
Tamisons nos tristesses sur l’aurore s’embrasant
Quand nos labeurs ne sont que des épouvantails à l’instant
Ce moment où nos accomplissements seront chapardeurs
Extrêmes et sensibles faits d’une part de langueur
Tu parles de faiblesse, j’entends bassesse
Je te sais perverse pour obtenir une caresse
Nos dérives, nos nostalgies sont invisibles
Souvent tu les catalogues d’imprévisibles
Exponentiels sont nos maux
Exceptionnels sont nos mots
Ces lettres vénéneuses jamais expédiées
Ces missives aux squelettes empoisonnés
Je ressens sur mon âme le ressac de ces hésitations
Il m’use, j’en abuse en addiction à l’effraction
D’une forme de facilité, nous deux de s’être aimés
Nous deux d’avoir fusionné jusqu’à s’en intoxiquer
Lire la suiteTentation
La tentation de l’abandon
Par obligation, par vocation ?
Pour qu’enfin les choses tournent rond ?
S’évader de l’enlisement programmé
Cette lenteur qui conforte l’anxiété
Pourquoi les ciels s’obscurcissent .
Lorsque les jours fleurissent ?
Pourquoi ce noir qui assombrit
Quand on s’adresse à l’infini ?
Aveugles sont nos rêves immatures
Tristes sont nos rêves qui durent
Ils sont ces cauchemars qui tournent en rond
Qui n’ont de sucré que ce venin qui confond
A l’obsession de l’abandon
Par obligation, par vocation ?
J’ai ce sourire de toujours écrire
A l’absence qui s’échappe, qui transpire
En se jouant d’une parcelle d’hésitation
Au moment de répondre à tant de questions
Sans solution offrant l’unique révélation
La tentation de l’abandon
Par obligation, par vocation ?
Lire la suiteTout là-haut
J’aime la langueur de l’extrême
J’aime la clameur de l’anathème
Tout là-haut en chœur parmi les corbeaux
Qui battent des ailes, qui font les beaux
Ils sont à vif, écrivent des poèmes
Ils sont les enfants d’un écosystème
Paré d’une ribambelle d’emblèmes
J’aime cette heure qu’on appelle
L’intrusion du jour parmi la nuit
J’aime cette variation intemporelle
Et profonde de cette mélancolie
Recouverte d’une film d’ennui
Qui colle à l’ADN de la vie
Dis-moi que les aurores n’ont pas peur
Assure-moi qu’elles n’ont pas d’heure
Quand bruisse la lenteur de l’extrême
Quand s’éteint la clameur de l’anathème
Lire la suiteMéthodique
Obtenir, contredire, vomir
Tous les tabous à proscrire
S’agglutinent pour prescrire
Le temps éternel que j’admire
Il est fraternel et confusionnel
Il s’étend en bandoulière, artificiel
Ensemble nous marchons, nous trébuchons
Rouges sont nos soirs d’abandon
Penauds nous admirons les oiseaux
Alors que mugissent les taureaux
On s’extasie en se disant que c’est beau
Puis survient l’ombre complice
Immaculée, prête au sacrifice
De l’oubli et de la nostalgie
Ce frémissement qui m’atrophie
Vert de froid, noir de suie
Avec ses couleurs mélancoliques
Aux reflets que j’étale méthodique
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