Reflet

J’ai ce sentiment presque inutile
De m’abandonner à des croyances puériles
Par facilité, sans craindre l’ombre ridicule
De verser dans la sensibilité de l’instant, ses particules
Où s’en vont rouiller nos idées surannées ?
Dans ce cimetière glorieux aux citadelles dorées
Là où gît le cœur brisé d’humanités abîmées
J’en distingue le désenchantement oublié
Par fierté, agacement et loin de toutes vibrations
Au semblant d’une journée vide de toute passion
Je crois à l’immortel d’un présent de frustrations
Avec pour sommet les crêtes émergées de la tentation
Ainsi l’émerveillement restera soudain
Ce frère d’une amitié, d’un chagrin
Triste, mélancolique et sans fin
Brillera le reflet pâle et cristallin
D’un espoir vulgaire et précaire
Une transition sur le ciel éphémère
Où se dessinera l’ombre triste et amère
De nos luttes, nos évanouissements, nos guerres
Lire la suiteVertige

Au sommet de l’échelle, il y a le vertige
Avant, il y a la lente ascension qui oblige
A revoir l’exception de l’instant, la peur
L’idée de s’accoquiner avec la terreur
Comme çà, inutilement, absolument ?
Comme çà par erreur ou acharnement ?
Pour exister, trembler, s’apeurer, être
Dans cet instant primaire qui fait paraître
Le temps irréel, intemporel, virtuel et
Transparent à l’instant pour respirer
L’air violent, cet instrument de la vie
Prolongée comme un autre acquis
J’entends le bruissement précis et ravi
Des poumons se relevant, s’extasiant
Pour renaître sous le souffle de l’instant
Sublime et affolant afin de poursuivre
La route infinie qu’il me reste à suivre
Durant la lente ascension qui oblige
A rejoindre le sommet de l’échelle et son vertige
Lire la suiteVieillesse

J’attends le silence, sa courbe ascendante
Dans l’exception d’une expression lente
Comme un symbole inconnu, un extrême
Un cri, une offense à l’ordre instable et même
Une explosion infernale, délicieuse et terne
J’imagine ce silence avec quelques cernes
Sortis de la longue attente sur un visage
Où sont nos attentes paisibles et sages ?
Parties vers des aurores romanesques ?
Je les ai habillées de ce silence ubuesque
Fastueux et orgueilleux en ce jour pluvieux
Pour camoufler ce besoin viscéral et animal
Pour le calme, un rien, cet infini brut et fatal
J’attends les glissades sur la neige verglacée
Afin de fuir le bruit du moment fugace et agacé
J’attends par facilité ou par abandon, sans façon
Tous s’étonnent d’oublier en évoquant l’exception
D’une mauvaise habitude de s’abîmer, de s’éroder
Ils parlent vieillesse, usure, altération, invalidité
J’entends, j’attends ce silence, sa courbe ascendante
Dans l’exception d’une expression progressive et lente
Lire la suiteException

En apesanteur dans la torpeur
D’une heure de langueurs
En communion à l’exception
D’une partition sans variation
J’entends, je tremble assoiffé
Par l’absence de cette infirmité
Programmée comme un aparté
Cette vision d’une réflexion
Dans le miroir sans concession
Où sont nos parcours de bohème
Cette transhumance, ce phénomène
Qui abreuvait les notes du requiem ?
Tout là-haut sans pleurs, ni trémolos
L’odeur nauséabonde d’une eau
Noire comme les plaies infectées
D’un pâle souvenir érodé
J’entends, je tremble sans respirer
Asphyxié par les murs qui se touchent
D’un horizon rocambolesque et louche
En étouffant, en corrodant l’instant
Qui s’abat dans l’illusion précaire, le tremblement
De nos doigts s’éloignant fixement, stupidement
Je vis la mélancolie inaboutie, ses esprits
Comme une parenthèse excessive et affadie
Il en est ainsi dans la pantonyme fade
D’un cirque porté par ses tristes parades
J’entends, je tremble en symbiose éblouie
Avec le temps qui me sourit et m’envahit
Où est ce jour où tout commença à être écrit ?
Lire la suiteS’enfuir

J’ai eu cette émotion
Courte de ne rien savoir
Mais de penser et de croire
Aux extrêmes d’une passion
Profonde et irréversible
Mélancolique et inaccessible
Où sont les absolus d’autrefois
Lorsque les masques tombent ?
Alors que nous déambulons sans foi
Dans un cimetière jusqu’à la tombe
Ses murs de pierres sèches
Sur les lèvres la liqueur rêche
D’une saveur du passé
Tout juste réhabilitée
J’ai eu cette émotion
Intense de ne rien imaginer
Mais de tout faire pour respirer
L’intemporel d’une sensation
Douloureuse et capiteuse
Radieuse et enjôleuse
Où tracer dans le sable
L’ombre irradiée et malléable ?
De nos corps confus et réunis
Par la braise d’un soleil obscurci
Cette pénombre ténébreuse
Abritant l’essence caverneuse
Dans le flamboyant d’une nuit
Qui approche et où l’on s’enfuit
Lire la suiteLes solitudes vierges

Dans la totale absence de l’insuffisant
Ce détail de transition à la moelle émotionnelle
J’entends poindre l’aimable ritournelle
Le chant de l’oiseau s’endormant
Plus haut, plus fort là où hurlent les loups
Dans les steppes de déserts les plus fous
Vibre une part inconséquente d’imaginaire
Ce brin linéaire et absolu du sel de nos guerres
Ces combats virtuels pour savoir et comprendre
Dis-moi si le ciel est prêt à savoir et à entendre ?
Nos cris à l’unisson de nos morceaux de sacrifices
Ces écarts parcourant le derme comme des varices
Ces confettis qui allument le feu de nos nuits d’ennui
Je te parle de nos solitudes vierges et inabouties
J’ai la tentation de les peindre au sang d’un absolu
Irréversible sur l’autel d’une confusion non voulue
Je tremble devant le verbe de nos phrases assassines
Alors que s’extasie le cormoran sur une mer câline
Nos corps en trémolo de passions sans effort
J’irai les toucher pour ressentir la flamme invisible
Me brûler, me glorifier afin d’en connaître l’âme sensible
Plus haut que les derniers bastions de nos combats
Plus fort dans l’antre d’une alcôve au fond tout là-bas
J’ai cet idéal précaire et confus comme une marque
Sœur de nos transhumances altières ; nos frasques
Hystériques qui rendent hypothétique notre alchimie
Je pleure l’ennui avide et excessif de nos mélancolies
J’abhorre le temps effacé qui fracasse l’épanouissement
De nos statues aux pieds ensablés dans l’enfouissement
De promesses heureuses et de forêts giboyeuses
Ces talismans aux pierres et aux âmes vertueuses
Lire la suite