Obligatoirement
Obligatoirement
J’entends les balbutiements efficients
D’une attente s’éternisant
Au-delà des cris et des chuchotements
J’entends le ralliement lancinant
De nos peurs à l’enchantement
De croire que tout restera permanent
J’entends le vertige flamboyant
D’une perspective se miroitant
Dans l’onde noire s’endormant
J’entends ces silences s’érodant
Sur la râpe acérée du temps
Alors que s’évade le soleil couchant
J’entends, j’entends ces bruissements
Depuis le sommet irréel et blanchissant
D’un âge avançant irrémédiablement
Dans la continuité d’une histoire s’achevant
Obligatoirement
Lire la suiteL’eau
S’écoule l’eau d’une longue dérive
Le temps d’un ancien rêve que j’avive
Immatériel et corrompu en se miroitant
Dans le miroir aux fragments morcelés
Les visages balafrés se réfléchissant
Leurs rictus, ces grimaces à peine effacées
Je vois ces éclats aux lambeaux de misères
Étoiles filantes dans le trépas éphémères
D’un crépuscule joyeux et linéaire
Nos horizons sont plats, notre temps est las
Je pleure le projet inabouti d’un soleil épanoui
Nous l’avions tracé à l’encre de sang
Comme une promesse aux confins de l’instant
Ce moment où tout bascule imperceptiblement
Il fut diffus, en équilibre, en déséquilibre et
Le futur s’imposa sur ce fait d’être entamé
Se répandant dans le miroir ; j’en vois l’éclat
En otage de cette marche pas à pas ; jusqu’à
A jamais toujours et sans arrêt
Lire la suiteLa clé
Hier, dans la nébuleuse assoupie
J’ai trouvé une clé
Enfouie parmi des sables endormis
Elle était d’or et d’argent et…
Portait quelques rayures s’enflammant
Sous l’aurore s’élevant
Flamboyants sont les éclairs
Téméraires sont nos jachères
Aux sentiments ; tout le temps
J’ai quelque part en moi cette part
D’ombres et de nostalgie se protégeant
Toutes collées, assemblées, je dirai abandonnées
Nous formons une alchimie
Ce compromis finalement établi
D’un corps aux membres tentaculaires
Cet assemblage aux dires protocolaires
Nos humeurs, nos tumeurs, jusqu’à plus d’heure
Je danse, balaie de la main ces peurs
Je crois à l’impossible s’endormant
Pour affirmer que je fais semblant
De m’extasier aux soleils colorés
Aux crépuscules s’abîmant orangés
Derrière le rideau d’une mer outragée
Heurtée d’être désignée comme un objet
Tristes sont les rives oubliées
Nostalgiques sont les souvenirs ravivés
Je tangue entre maintenant et hier
Je tangue sur l’onde irrégulière
Ivre et complaisante aux piranhas d’une rivière
Intemporelle qui ruisselle en transcendant l’inutile
Dis-moi pourquoi je te sens si fragile ?
Nous irons parmi les rizières verdoyantes
Tourner la clé dans la serrure ensorcelante
Lire la suiteEspace
Je me berce dans l’illusion d’un espace
Vide et abrasif aux inhumanités programmées
Elles sont fades, toutes habitées de si peu de grâce
J’entends le rabot qui passe et repasse
Abrasant la toile aux fleurs et ses couleurs fanées
Elles furent, ont été bleues s’élevant parmi les blés
J’en ressens le désenchantement enfantin
Ces tremblements sur notre plaque tectonique
Tu déclames le poème d’un radieux matin
Je l’entends, l’associe à nos vides asymétriques
Cet effondrement de la pyramide de nos illusions
La corrosion d’une mélancolie acide, notre aversion
A ces affirmations aux essences sans éloquences
Un assemblage de blablas aux insolences inutiles
Ils sont nos squelettes recouverts de tant d’insuffisances
Dis-moi où se dresse la porte sincère et fragile
Ouvrant sur l’intime foyer où se déprogrammer ?
Ma question est la colonne vertébrale de nos futilités
Le fil tendu entre les neiges de nos deux sommets
J’aime leur froid, leur silence, leur aridité
Par provocation, par soumission, par ambition
Cette ascension accessible, téméraire et éphémère
Nous serons les témoins de l’ultime transformation
La métamorphose de nos vignes d’hier en terres lunaires
Lire la suiteEnfermement
Dis-moi où sont les neiges d’antan ?
Leur blancheur qui noie l’instant
Qui rend beau l’extrême latent
D’un battement incessant et insuffisant
Comme si le moment devenait un balbutiement
J’entends pleurer le cormoran en s’endormant
J’entends les écartements du firmament
Dans un éblouissement primitif et permanent
Tremble l’instant, s’apitoie le moment
De nos errements dans l’aurore s’élevant
Oui, je veux que ce temps devienne récurrent
Pour nous, à tout instant, quand se meurt
Le silence d’un permanent enfermement
Nous deux accolés, emmurés entre nos peurs
Lire la suiteNos vertueuses tentations
Lentement, régulièrement, imperceptiblement
S’immisce le temps, s’imbrique le moment
Puissamment, irrémédiablement
S’appuyant sur l’immobilisme ambiant
Qui se veut furtif, imaginatif , créatif
Il est en moi, il est en toi, il est notre loi
Où sont les terres de notre sang à vif ?
Où s’abattent les corbeaux sans foi ?
Tous apeurés, atrophiés, paralysés
Allant errant dans leur inhumanité
Je crois en ce temps de forte aisance
A son indolence d’une abominable suffisance
Qui nous brise par ses lenteurs, ses peurs
Il navigue là-bas plus loin que les digues
En ces lieux où naissent les tornades, ses sœurs
Ce laboratoire immoral planté dans la garrigue
Bleues sont les terres de nos imaginaires
Elles ondulent sous le rouleau de l’arbitraire
Nos volontés contrariés, nos rêves assassinés
Prouve-moi l’exception, le contraire ?
Plus haut que les vertiges abyssaux
Plus légers que le son des appeaux
Je donne au silence la vertu du compromis
Encore une fois, juste pour faire comme si
Où s’abreuvent les chevaux assoiffés ?
Dans des lacs aux eaux orangées et salées
Elles gèlent et se congèlent chaque été
Ne sont que les squelettes de tous nos regrets
Aussi, je crois à l’accessible du rien, du futile
Comme un hasard invisible, presque fragile
Comme un impossible devenu imprévisible
Venant ensemencer ma profonde mélancolie
Cette fille capricieuse à tendance ébahie
Nous deux formons ce couple transgressif
Cet assemblage industriel inexpressif
Un composé que l’on affuble d’antan
Oui, nos rires ne sont que rides et acides
Au temps, à l’instant, à ces moments
Souviens-toi du drapeau au vent ; solide et rigide
Capitale furent nos effusions animales
Fatales resteront nos hésitations maximales
L’accepter s’avéra ce premier pas de fait
Vers l’aboutissement d’un sol mosaïqué
Lui le craquelé, notre sécheresse de chaque été
Quand sous l’olivier s’effaça le nuage passé
Et que nos soupirs prirent le reflet d’un or contrarié
Aujourd’hui, nous hurlons face à nos approximations
Car vénéneuses restent nos vertueuses tentations
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