Anéanti
Parle moi d’impudeur
Avec tes mots, ta candeur
Pour me rappeler nos insolences
Nos hésitations, nos offenses
Vulgaires et impalpables
Ces errances ineffaçables
Comment les oublier ?
Lorsque le ciel se teinte et
Se voile encore un peu plus
Je te parle de ce filtre diffus
Opaque sur nos lunes noires
L’obscurité cruelle d’un soir
Baromètre de notre témérité
Embrassant la fatalité maintenant
Devant quelques hiboux exaspérant
J’ai ce miel sur les lèvres
Ce soir s’élève cette fièvre
De nos corps chamarrés
De nos cœurs amarrés
A un ponton au bout d’un quai
Partons au loin obnubilés
Par l’espoir de si peu, de ce rien
Il est notre tout, notre destin
S’enivrant à l’alcool immature
De nos liens, de nos parjures
Un cadenas attaché sur un pont
Symbole d’éternité si frêle, si con
On a jeté la clé avec frénésie
Et, j’en ris, transis, anéanti
Lire la suiteNos jours vénéneux
Un tango avec un lion ou une lionne
Une tendresse saccadée à bout de crocs
Tu es là statique alors que se façonne
Le temps infiniment tout là-haut
Et que les corbeaux de nos cieux noirs
Papotent sur les variations de nos désespoirs
Ils colportent le futile, nous jugent inutiles
Nous sommes des sots, arrogants et mystiques
Errant dans des couloirs sombres et magiques
Nos corps translucides glissent sur le parquet
Solitaires sont les expressions de notre fatalité
Accouplée à des instants inutiles et atrophiés
Il en est ainsi de la violence d’une virilité affadie
Nos riens transportent l’intensité de nos envies
Parle-moi pour éviter que celles-ci ne s’éteignent
Dresse-moi un état du passé coulant dans nos veines
Je crois que nos extrêmes ne sont pas une fin
Ils témoignent de ce que furent chaque matin
Des fleuves turbulents, des torrents impétueux
Reconnaître que ces instants étaient heureux
Je le peux dans le silence de nos jours vénéneux
Lire la suiteSans valeur sentimentale
Optimal sans valeur sentimentale
A me morfondre dans une vision
Transcendantale voire animale
Appelant le retour de mes obsessions
Comme l’irrémédiable et le futile
Comme l’impalpable et l’inutile
Toutes s’en allant tournoyer au bal
Affichant pales leurs humeurs fatales
Et si seulement les fleurs ne fanaient pas ?
Nous pourrions parler de l’immortalité
Avec distance, connivence en restant là
A renifler des années entières le muguet
J’ai ce doute coercitif et totalement évasif
D’être d’un temps émacié ou irradié voire brûlé
Il est transgressif, intrusif, exagérément vif
Il inonde les marais de mes absolus tourmentés
J’ai en moi ce vertige de l’insignifiant gravé
Quand dans l’aurore tournoie l’ombre d’un doigt
M’indiquant les silences et les rires d’autrefois
Lire la suiteProtecteur
Il y a cet espace invisible où l’on s’égare
Immuablement comme une fatalité ; un hasard
Qui se répète inlassablement, furieusement
Fatalement lorsque la pénombre furtivement
S’enlace parmi les branches de nos forêts
Celles où brament les cerfs enflammés
J’entends cet appel qui nous ensorcelle
Plongeant dans l’abîme froid et impersonnel
Qui nous protège, exerce une attraction
Venue nous capturer, nous emporter
Je dors sur la mousse de nos désespérances
Qui s’illuminent en cierges d’éloquence
Éveillant ce sentiment d’isolement salvateur
Ce dôme protecteur qui suffit à notre bonheur
Lire la suiteCorps
Le corps de nos ors ont l’impureté du cuivre
L’oxydation de toutes ces vies antérieures
Se protégeant dans des marais aux vouivres
Chantant des opéras aux mélodies mineures
Je pourrais ensuite parler de notre inutile
Croire qu’il est en nous rigide et si futile
Je pourrais fredonner une douce ritournelle
Conquérir cet espace vide qui nous appelle
Lui donner un nom, l’aimer ou le répudier
Qu’il s’électrise dans des océans d’anxiété
Comme si le corps de nos immersions ténébreuses
Faisaient briller l’or de ses terres vénéneuses
Lire la suite