Errance

Un vent marin balayant le matin
Une senteur avec un parfum d’ailleurs
S’élève un soleil frugal et mutin
Ferraillant contre la nuit et ses terreurs
Où puis-je me réfugier ?
Dans un grand champ de blé ?
Pour voire danser puis tournoyer
Des épis unis et entremêlés ?
J’attends cet instant en l’imaginant
D’un projet grotesque et intriguant
Mon imaginaire en bandoulière
Ce caractère primaire et grégaire
Je m’égare par joie et par pudeur
Dans ce projet rempli de candeur
Je m’y prélasse virtuellement
M’en délectant puissamment
Qu’il est heureux d’avoir faim
En son paradis et ses bouts de riens
Je lui prends la main
Dans une fuite sans fin
Esclave de ses humeurs
Les miennes sans heurt
Ainsi s’est construit
Une errance infinie
Lire la suite