Je frémis, je me blottis
Il y a au pied du vieil arbre
Les larmes de nos amours meurtris
Ces courants durs comme du marbre
Parcourant le sol flétri
Là où nous allions piétiner
Le blé de nos pas aimants
Ce temps où tout n’était qu’été
Ne savant pas que viendra le vent
Puis les pleurs et les rancœurs
Dans les glaces d’un paradis qui se meurt
Je frémis, je me blottis
Dans l’invisible immobile
Qui pend au bout de ce fil
Mes doigts l’effleurent
Ils parlent à mon cœur
D’hier, d’autrefois
Lorsque toi et moi
Nous étions de marbre
Et tendres au pied du vieil arbre
Je sais, oui je sais, que c’est abstrait
De sculpter les remords avec le passé
Il s’est perdu
Nous laissant nus
Je frémis, je me blottis
Dans cette paralysie
Qui me porte, m’emporte
J’en ai entrouvert la porte
Pour faire semblant
Pour rappeler le vent
C’est stupide, nous avions essayé
Sans parvenir à se réapprivoiser
Un combat perdu
Une lutte sans vue
Il me reste des confettis
Des riens sans vie
Je frémis, je me blottis…
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