L’ennui
Dans l’ennui se glisse le vice
Altruiste de partager ce rien
Généreusement, sans avarice
Embaumant le matin
En croisant les mains
Où se noient les mots ?
Si proches du grand saut
Dans l’obscurité des tréfonds
Là où s’endorment les sons
Nos paroles diffuses et sans âme
Tous ces blablas de psychodrames
Dans l’eau gémissants avant de disparaître
Je vois ces séquences mortes avant d’apparaître
Au panthéon de l’inutile
Toutes ces choses si fragiles
Je grandis dans l’immatériel
Je salue ce temps irrationnel
Comme une extase passagère
Un croche pied à l’imaginaire
Mon intelligence devient artificielle
Tout m’échappe comme un regard vers le ciel
Dans l’ennui se glisse le vice
De vibrer à la fatalité
Comme si c’était un caprice
D’exister pour quelques bouts émiettés
Se regardant dans une glace
Avant que leurs reflets ne s’effacent
Où se cachent nos absolus
Quand apparaissent la nuit et l’ennui ?
J’imagine un lac, des corps nus
Flottant sur l’onde lisse qui sourit
A la lune, aux ténèbres, cet enfer
Là où se battissent des murs de pierres
Créant un univers de petits carrés
Un labyrinthe exaspérant d’anxiété
Qui glorifie l’étouffement
Qui sanctifie l’étourdissement
Dans cet ennui se glisse le vice
D’une larme de solitude
Habillant la platitude
D’une banalité terrifiante
J’aime sa simplicité lancinante
Lire la suiteMélancolie
Parlons mélancolie
Loin de toute frénésie
Sur le velours d’un parchemin
En lettres tracées au fusain
Quand la rose s’habille de carmin
Et que tu l’effleures de la main
Alors que s’imprègne le silence
De nos doutes et de nos offenses
Ils sont délétères et imaginaires
Je les bois comme un poison amer
Par vice comme le complice
De nos infortunes et de notre avarice
Nos mélancolies ont le souffle court
Elles bruissent des détails de nos amours
Ces particules invasives qui nous hantent
Elles sont les squelettes qui chantent
Les soirs quand la nuit s’habille d’ennui
Que nos regards se réfugient dans l’infini
C’est là que tu habites ; là où je t’ai cachée
Parmi les broussailles, nichée dans les fourrés
Triste mélancolie parsemée de tant de diversités
Tes soleils sont mes nuits, mes abris
Tes aurores n’ont qu’un sourire poli
A offrir pour éradiquer mes angoisses
Lorsque l’ennui se répand et froisse
Les vagues refoulées de nos tempêtes
Dis-moi si nous avons encore notre tête ?
Dans le corps il doit exister un esprit ?
Je l’imagine revêtu à jamais de mélancolie
Lire la suiteL’espoir déchu
Du haut des falaises, sous un ciel de dentelles
Une grande surprise, un cri, le vol d’hirondelles
Ce tout embrouillé dans ma confusion
Comme une expression chargée d’approximations
Je sais que je n’appartiens pas à ce monde
Pour m’en être approché sans le comprendre
Par incivilité, par refus de pénétrer dans la ronde
Et de n’être plus qu’une marionnette à fendre
Coupée de ses fils, pendant misérablement
Sur un air ou un refrain balayé par le vent
Nous irons lamentablement vers d’autres horizons
Alors que danseront des clones vertueux et ronds
Sous la voûte d’une cathédrale et son requiem
Écoutons ses notes, ses dérives, mères du poème
Aux illusions façonnées avec la lave de nos maux
Je le répète à l’envie devant le frêle berceau
De mon ennui, face au corps de ma mélancolie
Elle me tend les bras alors que je m’enfuis
Où s’envolent les feuilles mortes d’hier ?
Là-bas dans le gris derrière les murs de pierres ?
J’y crois encore une fois par fatalité
Comme autrefois lorsque le soleil irradiait
Une aisance infantile et complice
Qui ne conjuguait pas les sacrifices
Au présent en s’étalant au firmament
D’un espoir déchu et sans serment
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