L’heure
Par-delà les eaux tumultueuses
Quand l’heure sublime et impétueuse
S’assemble inexorablement
En parodiant les serments
De folie et de mélancolie
Ainsi jusqu’au bout de la nuit
J’entends, j’attends le bruissement
Fugace des rapaces planant lentement
Plus haut que l’heure et le firmament
Alors que tombe de la branche le lichen
Pendant que les os de nos ennuis s’enchaînent
Ils sont nos peurs primales accrochés en talisman
A cette heure qui s’effondre inexorablement
S’avilit, s’enfuit et se rétrécit
Je vois dans ses yeux une part d’envie
Belle, joyeuse, rebelle et merveilleuse
Je suis sans elle, un oiseau sans aile
Un squelette de misère qui appelle
Au secours faiblement et pour toujours
Nos amours paradoxales… nos amours
A coups de tambour le soir dans les labours
J’aime cette heure infinitésimale et infernale
Comme l’aurore inaboutie presque marginale
Alors que nous sommes unis dans le moment
Alors que nous sommes désunis dans le temps
Il y a dans l’heure de bohème
L’amorce de quelques mots, d’un poème
Une histoire d’heure, de rancœur
Nos malheurs, nos hasards, nos peurs
Je tressaille devant le battement immature
Du gong des secondes, cette seconde nature
Lorsque le cri de l’enfant le laissant ébahi
Affirme que nous sommes faits ainsi, si petits
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