Les cieux turquoises
S’endorment irrémédiablement les cieux turquoises
Alors qu’en lettres de sang s’écrivent sur l’ardoise
Les maux qui se mélangent et s’interpénètrent
En quelques syllabes jetées par la fenêtre
Je suis au bout de cette impasse alors que s’efface
Le souvenir improbable d’hier et de ses grimaces
Je m’agace devant cette interface si proche du carrefour
Où sont allés s’embrouiller les barbelés de nos amours
Mystérieux sont nos silences, vicieux furent nos adieux
J’en ai l’amer dans la bouche comme le sel de l’enfer
Parallèle à la brûlure permanente de nos guerres
Éblouis ont été ces espoirs d’une paix inassouvie
Ébahis ont été ces soirs de tempête, nos incendies
Et quoi qu’ils aient dit quand le vent nous propulsa vers l’infini
Lire la suiteMystère
Dans l’extraordinaire sommeille une part de mystère
Une petit détail insignifiant, étrange, presque amer
Totalement téméraire, où sont les lents permanents ?
Ces écarts virtuels sombrant dans le sommeil
Je pleure leur absence, ces plus qui m’émerveillent
La mélancolie de l’oubli, un ciel qui s’établit
Bleu permanent, translucide, habillé de folie
J’ai ce sentiment inutile qui me transporte
Cet instant de pure nostalgie qui m’emporte
En toute amitié dans l’extase immatérielle
D’être là en attente, en regardant couler ce miel
Beaux sont les bateaux qui se perdent dans l’horizon
Inattendus seront leurs parcours vers l’abandon
Je les vois disparaître pour apparaître puis renaître
Sur la face inverse du miroir, cette autre fenêtre
Bordée de lichens, au plus profond des cimetières
Dans l’extraordinaire sommeille une part de mystère
Une petit détail insignifiant, étrange, presque amer
Lire la suiteL’heure
Par-delà les eaux tumultueuses
Quand l’heure sublime et impétueuse
S’assemble inexorablement
En parodiant les serments
De folie et de mélancolie
Ainsi jusqu’au bout de la nuit
J’entends, j’attends le bruissement
Fugace des rapaces planant lentement
Plus haut que l’heure et le firmament
Alors que tombe de la branche le lichen
Pendant que les os de nos ennuis s’enchaînent
Ils sont nos peurs primales accrochés en talisman
A cette heure qui s’effondre inexorablement
S’avilit, s’enfuit et se rétrécit
Je vois dans ses yeux une part d’envie
Belle, joyeuse, rebelle et merveilleuse
Je suis sans elle, un oiseau sans aile
Un squelette de misère qui appelle
Au secours faiblement et pour toujours
Nos amours paradoxales… nos amours
A coups de tambour le soir dans les labours
J’aime cette heure infinitésimale et infernale
Comme l’aurore inaboutie presque marginale
Alors que nous sommes unis dans le moment
Alors que nous sommes désunis dans le temps
Il y a dans l’heure de bohème
L’amorce de quelques mots, d’un poème
Une histoire d’heure, de rancœur
Nos malheurs, nos hasards, nos peurs
Je tressaille devant le battement immature
Du gong des secondes, cette seconde nature
Lorsque le cri de l’enfant le laissant ébahi
Affirme que nous sommes faits ainsi, si petits
Lire la suiteComme des anges
Au-delà du désespoir
Au-delà du miroir
Juste comme un ange
Qui pleure, qui rit, qui mange
Qui s’extasie puis se leurre
Pour avoir cru au bonheur
Comme ça par hasard
Banalement, bien plus tard
Lorsque les mouettes dorment
Comme des mulots sous un orme
Et que le temps s’en va absent
Irrémédiablement, ce tourment
Insaisissable et terriblement banal
Je chemine le long du canal
Mélancolique en attente de rien
Statique à l’ordre triste et sans fin
Je piétine les feuilles mortes
Ruisselantes et brillantes
Cette heure sombre qui avorte
Chancelante et envoûtante
Demain arrivera l’aurore
Ses teintes chaudes, sang et or
L’humidité froide s’en allant
Le gel s’effaçant en se réchauffant
J’irai après une longue nuit
Sur le chemin des spectres qui s’enfuient
Fort et impuissant face au temps
Qui se répète dans une forêt d’instants
Ce slalom pénétrant tellement éblouissant
Aveuglant le corps et l’esprit
Je crie à l’abolition de l’ennui
Un espoir, un miroir ?
Où plonge mon regard chaque soir ?
Je parle à mes fantômes, de tout, de rien
On se tient chaud, on se tient la main
Afin que nous ayons quelque chose à se donner
Ou à se pardonner histoire de toujours s’enchanter
J’aime ce symbole ; j’aime ; oui j’aime
Bien que ce tout soit insuffisant et sans thème
Cœurs éparpillés et sans peur nous nous sommes abandonnés
Humeurs ténébreuses, dans un leurre nous nous sommes quittés
Au-delà du désespoir
Au-delà du miroir
Juste comme des anges
Qui pleurent, qui rient et qui mangent
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