Une vie ?
Une luciole au creux d’une forêt
Un jet de lumière tamisée
Dans l’évanescence d’un silence
Coulant en abondance dans l’immersion
De cet état fait d’une étrange absence
Un rien, comme le début d’une exception
En prévision d’une prochaine invasion
De sentiments en foule se bousculant
Violemment aux portes de l’esprit
Je te parle d’un bout de vie
D’un sommet, d’une extrémité
D’un instant de solennité
Invisible inscrit dans la fatalité
Par obsession de toucher à l’immortalité
A ce faux-semblant qui nous nourrit
J’y crois par réalisme et aussi
Par fatalisme pour faire comme si
Comme si nous étions imprévisibles
Je veux y croire, caresser l’inaccessible
Par jeu, par désir, par envie
Si proche de riens, tous si petits
Il en sera ainsi, bruyamment
En frétillant aveuglément
En me laissant ce présent inabouti
Un symbole, presque le début d’une vie ?
Lire la suiteNuages
Où s’en vont les nuages ?
Ces coulées grises et noires
Immaculées et sans images
Vaporeuses sans savoir
Que nous les observons
Rieurs, tristes ou admirateurs
Par hasard, sans réelle attention
Pour un regard illusoire, une erreur
Pire encore, sans attente, sans penser
Qu’ils possèdent peut-être une vie
Qu’ils aspirent à s’ébattre, s’aimer
Et qu’au bout du bout ils toucheront à l’infini
Comme ça sans rien attendre, ni demander
J’ai cette croyance depuis l’enfance
Le rêve inabouti de vagabonder parmi eux
Dans un langage fécond, une résonance
Aux pleurs et aux cris, parfois avec si peu
Dans la redondance d’une inadvertance
La conséquence d’une ivresse, d’une dépendance
Aux festins avariés d’un repas sans fin
Oui, je crois qu’il y a là une histoire de foi
Quelque part parmi le ciel d’un petit matin
Torsadé d’une poignée de nuages
Ces coulées grises et noires
Immaculées et sans images
Jusqu’à ce que s’éteigne le soir
Lire la suiteCroire
Sur un canal à fendre l’âme
Coupant au travers des champs
Parmi la cohorte des flammes
Des tabous, l’encre de nos chants
J’entends murmurer puis s’effacer
Le souffle d’un évanouissement
Une trace indélébile et colorée
L’aboutissement d’une entente
Dans le labyrinthe, ses fentes
Où s’abritent l’essence bleue
D’un envol aux teintes de feu
Ses éclats, ses éclaboussures
Nous abrités de ses morsures
Je saisis l’idée de concession
La torture pour la projeter en fusion
Vers l’aurore et ses temps orangés
Ceux qui cognent fort dans la tête
Sont d’hier, de maintenant, et
Qui divaguera un soir de fête
En consumant les petits papiers
Gravés de mots magiques
Saturés de phrases tragiques
Dans le culte de la simplicité
Ce soir ou maintenant, à jamais
Par hasard, par vouloir, par fatalité
Dans l’explosion incontrôlée
Au-delà des iris et des bleuets
Danse le corps d’une idée sublimée
S’abîme le tendre et le violet
De nos candeurs à l’abri de l’arbre ombragé
Je vois monter l’excellence de l’aube
Sa grâce, ses ourlets qui enrobent
Le présent, le temps, le firmament
Touche ; oui touche ma peau
Par hasard, par violence, par faiblesse
En tremblant ou dans un dernier sursaut
Tangue l’absence d’un rien, à jamais, enfin
J’ai en moi ce plus inutile ou la sagesse
De croire en l’éternel d’un probable espoir
Lire la suite