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gothique et romantique

Posts made in octobre, 2019

En battant des ailes

Publié le 31 Oct 2019 | Aucun commentaire

Tandis que les loups traçaient leur chemin vers un prochain festin. Pendant que les rapaces planaient rassasiés au-dessus des blés. Alors que les requins draguaient affamés les fonds marins. Et, que les paresseux se traînaient à la queue leu-leu. Dans une ruelle un corbeau s’envolait battant des ailes.

A quelques lieux de là se levait une aube immaculée. Étirant un voile vaporeux sur une terre labourée. Des cerfs erraient fatigués et éprouvés. Traînant leurs pattes ensanglantées. Après une nuit de brame sans pitié. Pour les beaux yeux d’une biche amourachée. De soupirants lancés vers elle dans un sprint effréné.

Durant le songe pesant d’une nuit d’automne. Lorsque la feuille se maquille et se recouvre d’or. Alors que sa dernière heure sonne. Pour un vol et puis s’endort. Tapissant la mousse de couleurs rousses. Là où le renard court aux trousses. De rats ignorants et agnostiques. En recherche de carcasses faméliques.

Avant que le soleil ne monte vers un zénith enflammé. Sur une plaine s’étirant dans une journée apaisée. Où se murmurent quelques boniments colportés. Par un vent impertinent. Pour quelques heures d’apesanteur. Tapissant l’ambiance d’un temps apaisé. Inévitablement périmé en fin de journée.

Là nous irons nous promener. Entre chiens et loups. Nos ombres informelles n’étant que factuelles. Ou évasives et fortuites. Pendant que dans le ciel s’amoncellent. Des nuages et d’autres images en otages. De nos imaginations en accélération. Parle-moi de cette folie qu’on appelle poésie.

Fais vibrer en moi la petite musique inaboutie. D’un requiem infini. Celui de nos errances passagères et familières. Parmi les forêts où poussent le muguet. Sur des plaines saturées d’or et de blés. Quand tout paraît programmé pour être parfait. Nous lapant avidement l’excellence de cette indécence.

Sculptée avec des yeux aveugles. Jouée avec des oreilles sourdes. Laissant des cœurs émerveillés. Devant un veau qui meugle. Ou un champ de lampourdes. La poésie qui habite la vie. Qu’elle soit altière ou roturière. Colore notre existence routinière. Cent fois de mille manières.

Tandis que les loups tracent leur chemin vers un prochain festin. Pendant que les rapaces planent rassasiés au-dessus des blés. Alors que les requins draguent affamés les fonds marins. Que les paresseux se traînent à la queue leu-leu. Et que dans une ruelle un corbeau s’envole en battant des ailes.

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Le message lunaire

Publié le 29 Oct 2019 | Aucun commentaire

Je vais t’écrire un message lunaire. Que tu liras dans la lande austère. Là où nous allions tuer le lion. En regardant s’en aller la cohorte de nos légions. Tandis que bruissera la rumeur de quelques notes. Provenant de nos complaintes, de nos peurs idiotes. Devant l’impuissance de ne pouvoir contracter. Le temps, ses mirages, l’espace d’un instant.

Je te parlerai de l’inutile. Par provocation, par hésitation. En croyant qu’il est facile de concilier le futile. Avec nos urgences omnivores. Leurs crocs mordant à mort. Dans le bouclier tendre d’un cœur à fendre. Comme du vieux bois mort. Prêt à se briser, prêt à brûler. Dans l’âtre d’une quelconque cheminée. En s’évaporant vers l’éternité.

Je sécherai tes larmes. Avec des mots indigents voire même prudents. Pour ne pas violenter la mélodie défragmentée. Vierge et luttant sans arme. Devant tes rêves inachevés et oubliés. Où sont passées ces espérances s’extirpant de l’adolescence ? Tes oriflammes en tête du cortège. De tes conquêtes programmées et effacées. Sous la glace, le froid et la neige.

Je tenterai de souffler le chaud et l’ardent. Capable de réconcilier autrement. La crainte idiote d’avoir tout manqué. Ce sentiment atrophiant toute vérité. Venant mordre et empiéter. Les belles lettres d’une légende avérée. Mentionnant le fort et le bouillonnant. Venus te porter et t’emporter. Tout au long de ces années.

Je graverai avec le silex. De nos oppositions exaspérées. Sur la pierre nos anciens réflexes. De se protéger et de s’aimer. En s’opposant, en se jaugeant. Pour s’amuser et alimenter. Dans le foyer la haine de s’étioler. Comme si elle n’était pas une fatalité. Venue nous accompagner, nous éprouver. En tapissant nos murs de fractures. Ayant forgé nos armures.

Je policerai les remparts de nos forts. Là où nous nous protégions avec nos hallebardes. Là où nous nous cachions du triste sort. Face à ces humeurs pesantes et blafardes. Quand l’aube divorçait de la nuit. Et que le froid dictait sa loi. Sur la tiédeur de nos corps lourds. Ainsi nous parlions du présent comme toujours. En hésitant comme si nous parlions d’amour.

Je jouerai avec les mots. Par des accords et des rimes improbables. Afin d’écrire ou de traduire. Le murmure insolent du ruissellement de l’eau. Tatoué sur notre peau comme une fable. Inacceptable et vulnérable. Psalmodiant le bégaiement de nos jours lancinants. Dans la lande austère. Là où nous allions tuer le lion. En regardant s’en aller la cohorte de nos légions.

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Un satin d’un autre âge

Publié le 22 Oct 2019 | Aucun commentaire

Te souviens-tu des alizées sauvages ? Nous enroulés dans un satin d’un autre âge. Sur le sable noir d’une quelconque plage. Parlant de nos précédents voyages. Vers des contrées vierges et inhospitalières. Nos mains jointes, nos longues étreintes. Sous le joug de nos expressions familières. Les yeux fermés, le corps irradié. Par les ondes irrégulières. De nos expositions sans manière. Nous nous sentions faibles et vulgaires. Comme déplacés ou déportés. En éventrant nos cauchemars. Avec les lames de nos turpitudes joyeuses. Dans un sommeil famélique et pompeux. Car existe en nous cette terre giboyeuse. Où gambadent des meutes artificielles. De lévriers valeureux et courageux. Tels que furent nos jours heureux.

Comment retenir ton attention ? Toi, l’évadée de mes forts d’exception. Où nos royaumes furent des prisons. Nos actes, les jugements de tant de frustrations. Fustigeant toute espérance de rédemption. Nous nous sommes égarés, mieux apprivoisés. En aimant l’ardent. En caressant l’infamant. Pour cristalliser le pétillant. Et sanctifier le repoussant. J’exagère en sculptant notre misère. A coups virils pour la réduire en poussière. Quand l’inutile courtisait nos rêves évasifs. Dans le labyrinthe d’un jour sans fin. En s’humiliant puis en nous charmant. Affirmatif. Par pitié et par passion. Avec des tours de pantonymes. Des sauts vers l’inconnu. Devant une foule d’anonymes. Arrogants et se mettant à nu.

On s’en est remis aux parfums des anciens vergers. Aux artifices puérils de nos abysses. A l’encre noire de nos textes inachevés. Où l’on s’endort frappés par le sort. Qui veut que nous fumes deux. Pour un temps immature. Et son paravent qui se fracture. Sous le poids de nos parjures. Sur nos cuisses quelques cicatrices. Comme le dernier sel de nos repas festifs. Puis le silence insistant et définitif. S’abandonnant dans le labyrinthe du néant. Mélancolique, tu disais narcissique. Avec cette ultime interrogation fatidique. Te souviens-tu des alizées sauvages ? Nous enroulés dans un satin d’un autre âge. Sur le sable noir d’une quelconque plage. Parlant de nos précédents voyages…

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Et …

Publié le 14 Oct 2019 | Aucun commentaire

Je n’ai jamais eu de nom à te donner. Ni même su comment t’appeler. Cela ne m’a jamais gêné. Un seul regard suffisait. Pour te croiser, te regarder. Par hasard, selon ce hasard désiré. Simplement avec humilité. Dans une rue, une allée. Un échange, d’un seul trait. D’union sacré. Et.

Puis, nous pouvions nous oublier. De longues matinées, de courtes journées. Par usage, par simplicité. Il en était ainsi, nous l’avions décidé. Sans même s’en parler. Cela c’était fait. Un soir de mai ou de juillet. Lors d’un crépuscule d’été. Et.

Dans l’approche d’une nuit étoilée. Avant un ouragan outragé. Ou un orage électrisé . Cela n’a plus d’intérêt. Nos liens se sont resserrés. Sans lutte, ni sentiments échevelés. Juste dans la liberté de s’éviter. Sans nécessité de se parler. Ni même d’échanger. Et.

Le silence pour nous accompagner. Avec pudeur ou timidité. Sur nos lèvres la douceur de son lait. Que l’on goûta avec avidité. Pour se rappeler. Ces instants volés. De nous croiser. De nous frôler. Puis de s’éloigner. Sans plus demander. Sans jamais briser. Ce lien écourté. Et.

Attendre ou espérer. Une occasion de se croiser. Pour lire sur un visage empressé. Le masque d’une tristesse assumée. Le  rayonnement d’un bonheur étoilé. Sans plus d’information à partager. Pour éviter de s’engager. Dans le processus labellisé. De violer une intimité. Et.

Puis quelques pas pour s’éloigner. En évitant de se parler. Avec des mots inappropriés. Venus salir et déflorer. Détruire et abîmer. Ce fil invisible, toute sa fragilité. Que nous avons tissé. Entre nos pas lors de ces journées. Partagées à force de se croiser. Et.

Puis, est arrivé. Ce temps étiré. De ne plus se frôler. Par une absence non programmée. Inévitable avec les années. Nos histoires se sont différenciées. Cela devait arriver. Une tristesse partagée ? Je ne saurais jamais. Ce nom à te donner. Ni, même comment t’appeler ? Et.

Il ne me reste qu’une belle évanouie.

Partie libre vers ses paradis.

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Hier

Publié le 8 Oct 2019 | Aucun commentaire

Nous étions endormis. Sur un grand canapé gris. Dehors, il faisait nuit. Tombait la pluie. Nous rêvions de paradis. Une idée imagée. Peut-être exagérée ? Comme une forme de vérité. Une fatalité. Avant de s’en aller. De tout oublier. Pour construire un ailleurs. Avec un ciel, d’autres couleurs. Quelques symboles, d’autres valeurs. Sans formalisme, ni tableurs. En XXL sans interdits castrateurs. Qui piétinent nos cœurs, notre labeur.

J’évoque une époque. Qui se moque. D’une poignée de phoques. Prostrés sur un roc. Leur banquise en loque. Je me souviens. De si peu, de rien. C’est bien pour commencer le matin. Pour parler à des mannequins. Le néant entre leurs mains. J’abhorre leurs yeux morts. Ce charisme d’alors. Sans vitalité dans le corps. Une humanité contrariée et qui s’endort. Dans une sorte de confort.

Nous sommes endormis. Sur un grand canapé gris. Dehors, il fait nuit. Tombe la pluie. Nous rêvons de paradis. A quoi ressemblent-ils ? A des illusions imbéciles ? A des sensations faciles ? On cultive le mythe d’une île. Solitaire où s’emmerdent. Des crevettes et des calamars. Sans repère et qui se perdent. Dans la cuvette de nos cauchemars. Pendant que l’on jette du pain aux mouettes.

Je sculpte dans le marbre. Le tympan d’un ennui. Froid et glacé qui reste de marbre. Sous le vent et la pluie. Ses reliefs rougis et bouffis. Pour se maintenir en veille. Lorsque vient le sommeil. Cet ennemi assoupi. Fait pour oublier et ensevelir. Toute forme de désir. Sous la pesanteur de ses soupirs. Je hais leurs images bigarrées. Comme des cicatrices maquillées. Pour mieux accepter cette infirmité.

Nous serons endormis. Sur un grand canapé gris. Dehors, il fera nuit. Tombera la pluie. Nous rêverons de paradis. Par usage, par compromission. A une habitude sans imagination. Et, le spectacle devra se poursuivre. Pour vivre et survivre. Dans le capharnaüm d’un jour. Ivre et sans amour. Entre les heurts de silex ravageurs. Parmi les étincelles d’une ritournelle. Nous ne serons jamais immortels .

Faut-il s’en offusquer ? Alors que l’on ne peut rien maîtriser. Hier et demain juste maintenant. Quelques instants, momentanément. Un étrange pouvoir faible et illusoire. Devant la cheminée à parler d’espoir. Pour croire que chaque soir. Nous fumes endormis. Sur un grand canapé gris. Alors que dehors, il faisait nuit. Tombait la pluie. Et, que nous rêvions de paradis.

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