Solitude
Il y a le vent du lointain qui brûle les mains. Le souffle froid et divin. Qui donne naissance à une intense envie. De vivre en autarcie. Il y a le silence de l’instant qui enfante le moment. Le temps d’un caprice. Un artifice qui fabrique le réel. Intemporel en coupant le fil. Inutile de ce qui est futile. Regardant filer le ciel. Écoutant s’étaler la nuit. Enveloppant l’air et la terre. Pour cacher la misère. Et donner un sens à l’essence. De ce moment envoutant. Il y a l’âme et le cœur. D’une parcelle de bonheur. Mariée avec sa sœur de frayeur. Cachée non loin delà à épier. Une faiblesse, une impossible prouesse. De prolonger cet instant de félicité. Alors s’impose cette vérité. Les deux sont liés à jamais. Nés pour tracer et torturer. Entre les deux s’insinuent un pansement. Qui atténue le sentiment déroutant. De fragilité et d’incapacité. Il tempère, adoucit, porte le nom de mélancolie. Face au vent du lointain qui brûle les mains. Ce souffle froid et divin. Et donne naissance à une intense envie. De vivre en autarcie.
Lire la suiteDans le silence de la nuit
Dans le silence de la nuit, il y a la profondeur étoilée. D’un rêve éveillé le long d’une rivière. Où passent en s’éloignant les feu-follets. D’une espérance inachevée. Dans le silence de la nuit, il y a la torpeur enchantée. D’un songe émerveillé en pensant à hier. Qui ne reviendra jamais. Accroché aux remords d’une feuille desséchée. Emportée par des eaux bleutées. Dans le silence de la nuit, il y a ces heures apaisées. De corps enlacés sans autre manière. Que de laisser reposer le temps de s’aimer. En donnant à cet instant une larme d’éternité.
Lire la suiteDans les bois
Dans les bois, il reste des ombres de toi. Des tentacules de rien entre les les branches. D’arbres se cachant dans le paysage vaporeux. D’une nuit au brouillard me rappelant autrefois. Le vent de l’infini qui nous tirait par la manche. Vers le lac et ses cygnes amoureux. Je me souviens de ces instants merveilleux. En écoutant la langueur du piano de l’hiver. Qui sans cesse bat la mesure de ma mélancolie. Aujourd’hui et hier. En marchant sur les herbes mortes de l’été. J’écoute et je vois ces ombres de toi. Qui m’accompagnent, me sourient. Ensemble nous avons été. Allant main dans la main. Demain nous irons encore plus loin. Je le sais. Je suis pas encore prêt. Tu m’attends me donnant le temps. Il viendra, il arrivera. Et, tu seras là. Comme si rien ne s’était jamais passé.
Lire la suiteMaintenant et ici
Entre le noir et le gris. Je choisis. Le vertige d’une nuit infinie. Sans couleur et sans autre vie. Que le mouvement au ralenti. D’un regard plongé vers un temps qui s’enfuit. Épris et transi de ce vertige qui ne finit. Je vois et je prie. Qu’il en soit ainsi. Projetant le rêve ébahi. D’un instant figé et béni. Où le noir et le gris se marient. Dans les effluves de la mélancolie. Portées par les larmes d’un violon qui se languit. Ce moment que maintenant je saisis. Enfante ma nostalgie. Alors se fait et se dit. Que les limbes de l’enfer et du paradis. Sont en moi réunis. Pour mon présent maintenant et ici.
Lire la suiteRêver encore
Il me reste les images de beaux jours. Le temps bien né de nos amours. Endiablés sur l’herbe d’un été. Entre des arbres vieux et prosternés. Il y avait la chaleur d’un vent prêt à s’en aller. Je regarde ce voile suranné. Ne peux m’empêcher de penser. A la douceur de ce passé. J’aimerai pourvoir le supplier. De revenir si seulement je pouvais y parvenir ? Mais domine cette impuissance. De voir filer le temps. Là devant. Spectateur de mes carences. Dans la tombe de mes souvenirs. Je distingue des images qui s’effacent. Ne peux les empêcher de flétrir. Les suivant à la trace. Aveugle et sourd dans ce combat de ne pas oublier. Pour vivre encore et se rappeler. Ces heures que ma mémoire a tatouées. Aujourd’hui déformées sur les lignes de mes mains. Traçant les courbes d’un destin. Où la fatalité s’est mariée au passé. Ils devaient se rencontrer. Enfants d’un amour mal né. Je le comprends maintenant. Jouant avec ce fantôme envoutant. Je lui donne un visage. Sage et sans âge. Lui retirant le droit de se cacher, de s’effacer. Il habite en moi, je crois. Je lui dois de ne plus avoir froid. Éternel, il me conduira à elle. Et cette idée me permet encore de rêver.
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