Les grilles en fer forgé

Dans ses yeux cette loi. Une exigence. Son regard au fond de moi. Une dépendance. Qui ne me quitte pas. Ses yeux, son absolu. Sombre et têtu. Elle ne me croit pas. Que lui dire ? Sourire et fuir. Pleurer et l’apitoyer. Encore une fois. S’échapper d’une pirouette. La nuit parmi les chouettes. Au fond des bois. Sans qu’elle ne me voit. Encombré de la culpabilité. Cet être empoisonné. Que son regard m’a imposé. Elle assise au bord du lit. Magistrale, théâtrale. Pausant alanguie. Je l’ai maudite. Elle m’a conquis. Dans la soumission de ma dépendance. Venimeuse et qui cohabite. Avec l’emprise de son regard. Libre et sans fard. Sur le masque de ma mémoire. Un instant d’espoir. Volé au temps. Au goût frelaté et envoutant. Du miel des années passées. Sur mes doigts dégoulinant. Je le vois s’égoutter. Je pense à elle. Image évaporée. D’un battement d’ailes. Dont j’aime à me rappeler. Son regard au fond de moi. Le son de sa voix. Frêle et fragile. Sirène pleurant sa peine. Ses larmes de crocodiles. Encore une fois. Je suis son jouet, son pantin. A jamais et sans fin. Je suis le clown triste et pathétique. Nostalgique et romantique. Qu’elle a épinglé et mutilé. Son regard au fond de moi. Qui grandit et croit. Libre et à moi. J’ai enfin accepté cette vérité. Derrière les grilles en fer forgé. Où elle m’a emprisonné.
Lire la suiteUn vide amer

Je ressens le vide amer. D’une insolence, de ses mystères. Le corps décharné d’une idée. Ses fleurs sèches et fanées. Ce silence que je ne peux exorciser. La violence du fer. Battant le vent et la terre. Cherchant à ferrailler. Avec les fantômes du passé. Je crois à la douleur sincère. D’une vérité une et entière. Je t’ai oubliée me laissant emporter. Par le poison de la facilité. Bercé par les jours et les années. Croyant être de pierre. Faisant le brave et le fier. En pensant avoir trouvé. Le moyen de t’échapper. Je l’imaginais, le voulais. Vainqueur d’une autre guerre. Dans cette peine qui m’enserre. Incapable de bouger et de remuer. Je suis là figé. Devant le mur de ton cimetière. Avec cette sensation qui m’atterre. Je ne peux rien n’y changer. Plié à jamais sous l’infirmité. Du poids de mes regrets.
Lire la suiteAinsi soit-il et si ?

La pantomime hallucinogène de ton cœur blessé. Dessine mes failles sur une partition aux notes glacées. Sans main pour les jouer. Sans rien pour me charmer. Tu me dis reviens, je te hais. Voyage sans retour. Je crie au secours. Alors que tes mots blêmes portent le blasphème. Capiteux d’un vin frelaté. S’endorment notre vie, notre agonie. Je m’assoupis, je m’évanouis. Dans le silence d’une nuit. Fantôme aux ailes sidérales. Je m’envole, tu restes au sol. Traquant comme un animal. Les traces de mon crime. Toi en bas; moi sur les cimes. Naufragé au cœur de notre tempête. Je te hais et tu t’entêtes. Sans logique comme une bête. Assoiffée de sang. Aigrie et sans répit. Toujours, tout le temps. Je te regarde, je te méprise. Âme sombre et grise. Tes cryptes sont le cercueil. D’une vie, de regrets, d’écueils. Tes soirs, sont tes jours. Dans le noir et pour toujours. Ainsi soit-il et si ? Tu pouvais écouter. Le vent murmurer. Les abeilles butiner. Tes larmes viendraient laver. L’impression surannée. D’un enfer chaque matin répété. Nos vertiges pourraient de nouveau fusionner. S’apprivoiser, se réconcilier, s’aimer. Je parle d’un monde inespéré. Où le rien serait notre quotidien. L’inutile porterait l’ADN de nos particules. Dans la synchronisation de nos ventricules. Je le sais, je suis ridicule. Avec ma gueule à faire gerber. La procession de tes regrets. Devenus des mutants. Je veux ronger notre temps. Sortir de cet enfermement. Où nous sommes englués. Par fatalité, les yeux fermés. Je te hais. Ce n’est pas vrai. Conquistador sans or. Sans toi, je suis mort. Tu le sais. Notre jeu à nous repousser, nous attirer. Dans la confusion de nos ombres. Il existe une once de compassion. Notre bateau ivre sombre. Je ris, tu souris. Il nous reste la folie. Pour donner un sens à nos vies. En addiction. De la pantomime hallucinogène de ton cœur blessé. Je suis cobaye de ta passion. Mes failles saignent sur ta partition aux notes glacées. Ainsi soit-il et si ?
Lire la suiteDans un jardin aux couleurs de l’automne

Dans un jardin aux couleurs de l’automne. Souffle le vent morne et monotone. De la tristesse et de l’abandon. Sur le miel d’un été fané. Les abeilles tournent en rond. Dans un ciel embrumé. Je me souviens de tout petits riens. Tombés des nuages gris et pluvieux. Nostalgiques et fantomatiques. Sur les rebonds capricieux. De nos mémoires en addiction. De ténèbres pâles et fatales. Comme une éphémère compassion. De toi et de moi dans le linceul. De nos cœurs ensorcelés. Nous allons en divaguant. Sur un tapis de feuilles mortes. Seuls. Et endeuillés. Marchant. Vers d’autres portes. On se nourrit des relents. Putréfiés de notre passé. Ce sentiment qui nous afflige. Transporté par le silence. Pesant et immense. D’amants prisonniers de leurs vertiges. Faibles et fragiles. Nous allons vers le bûcher de nos projets. En confessant le rêve inaccessible. D’abandonner derrière nous. Les errances de deux fous. Je crois en cette histoire. Elle endort ma nostalgie. Avec le somnifère d’un vague espoir. Que demain nous aurons une nouvelle vie.
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