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gothique et romantique

Posts made in juin, 2012

Lorsque tu étais le colosse…

Publié le 28 Juin 2012 | Aucun commentaire

Qu’est-il arrivé à ta force légendaire, ta puissance démesurée, toi le colosse de puissance et de force? Je me souviens de ces instants, où soulevant les rocs de tes muscles saillants, tu forçais l’admiration. Ta vaillance, ton courage étaient légendaires. Tu n’avais pas de limites. Stade ultime de la perfection, tu étais un exemple. Tu étais tant de choses. Tu étais surtout le colosse. Ce simple mot imposait le respect. Il n’y avait que toi capable de porter ce qualificatif. Il te représentait. Il était toi. Mais, aujourd’hui, qu’es-tu devenu ? Avec tes yeux bandés, ta nuque baissée, tes muscles écrasés, tu n’es plus que la statue de ton glorieux passé. Quelle honte ! Quel gâchis ! Qui a-pu-te soumettre ainsi ? Je n’ose l’imaginer, toi l’esprit libre devenu sujet servile et vil. Aurais-tu perdu la parole ? Il le semble. D’ailleurs personne ne veut entendre tes explications susurrées, tes excuses mal assumées. On ne peut pas voir cette image qui dérange. On veut se souvenir de ton glorieux passé où tu ne baissais pas la tête, où tu avançais la tête haute, prêt à relever tant de défis. Ces jours sont hier quand tu marchais pesamment du poids de tes muscles parfaits et que tu t’appelais le colosse…

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L’étage interdit

Publié le 23 Juin 2012 | Aucun commentaire

Combien de fois t’ai-je dit de ne pas monter en haut de l’escalier ? Si souvent que je ne m’en souviens plus. Mais, il a fallu que tu y ailles. C’était plus fort que toi. L’interdiction était un appel à la désobéissance. Tu devais monter les marches de ce dernier étage qui t’étais refusé. Tu disais toujours que tu ne le ferais pas. Je ne te croyais pas. Je connais ta nature, ton désir de forcer les portes closes pour exister dans le refus d’obéir. Mais obéir, c’était te protéger, t’éviter de souffrir car je sais que là-haut au dernier étage ce que tu y trouveras n’est pas pour toi. Tu es si fragile, si vulnérable. Mais la perversité de monter les marches une à une a été la plus forte. Tu as mis ta main sur la rampe de bois, posé ton pied sur la première marche. Il ne s’est rien passé. Il ne pouvait rien se produire si ce n’est que je te surprenne. Mais, cela était impossible tu as attendu mon départ. Alors, libre, tu as gravi chaque marche une à une comme une libération. Dans le grand coude de l’escalier, tu as vu la porte légèrement ouverte, la lumière venant du dehors. Je savais que tu viendrais. Autant te recevoir avec une porte ouverte plutôt que close car tu serais revenue encore et encore au point que cela devienne une obsession. Aussi, tu as franchi le coude de l’escalier. Tu es arrivée en haut. Tu as poussé la porte. Il y avait derrière le vide de pièces inhabitées. Le néant. Tu es restée silencieuse laissant la marque de tes pas sur la poussière de cet appartement où je ne vais plus. J’avais confiance en toi. Je te croyais capable de résister au piège d’une chimère de conte pour enfants. Tu croyais trouver Barbe Bleue, les cadavres de ses femmes. Tu avais peur de mon retour alors que tu franchissais la porte de mon interdit. Pauvre folle. Ta peur était le carburant de ta désobéissance. Tu voulais avoir des frissons. Tu n’as trouvé que de la déception à ton attente et une question pourquoi m’avoir interdit de monter ? Cette interrogation te hante maintenant. Plus que de monter là-haut vers l’étage interdit. Jamais tu ne sauras qu’il s’agissait d’un piège que je t’ai tendu. Te souviens-tu de cette façon furtive avec laquelle tu as répondu à ma question, « as-tu passé un bon après-midi ? » Non, tu ne te rappelles plus de ton mensonge. Moi, si, je me souviens de la marque de tes pas sur le plancher du dernier étage comme l’unique preuve que je ne pourrai jamais te faire confiance. C’était le sens de mon interdit et toute la valeur de tes promesses…

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La lueur merveilleuse

Publié le 23 Juin 2012 | Aucun commentaire

 

Il y a une heure particulière où le soleil passe au travers des vitraux projetant sur le sol de la cathédrale une tache lumineuse. Elle s’allonge sur le sol, sur les chaises, les stalles des moines, étendant son corps, ses bras dans une blanche lueur. Elle reste peu. Un nuage, l’ombre d’un pilier viennent souvent l’éteindre. Chaque jour, elle revient inexorablement.

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Je n’ouvrirai plus jamais la porte

Publié le 23 Juin 2012 | Aucun commentaire

 

Au bout de la rue, il y a la maison. On dit la maison car on ne lui connaît pas de nom, ni de propriétaire. Pourtant, un jour elle a été construite, désirée, imaginée, très certainement habitée. Mais depuis un temps sans limite, elle est inoccupée. C’est la première image qu’elle en donne. On passe devant le jour sans faire de détour. La seconde image est différente avec l’arrivée de l’obscurité. La nuit, des gens de la rue évoquent des lumières furtives glissant dans l’obscurité derrière des rideaux salis. Les rumeurs se font insistantes pour certifier qu’elle est habitée.On ne sait qui loge dedans ? Faut-il vraiment croire ce type de propos ? On a du mal à imaginer des occupants…Certains ont ajouté avoir vu la porte d’entrée parfois ouverte donnant sur un grand escalier. Un propriétaire désireux de venir faire un tour ? Pourquoi pas ? Pourtant, elle reste sinistrement vide avec de grandes pièces froides, silencieuses, terriblement angoissantes. Que se passe-t-il derrière ces murs imposants ? Dans la journée, au travers des volets, le soleil doit filtrer, éclairer quelques meubles empoussiérés. Le soir, lorsque les éclairages de la rue éventrent l’obscurité, des miroirs accrochés aux murs reflètent des étoiles de lumière. C’est si peu pour animer ce grand vaisseau de pierres. L’envie d’y pénétrer est trop forte. Pousser la porte lentement, faire craquer le parquet d’un premier pas timide; monter hésitant un escalier à la rampe blanche de poussière; respirer difficilement l’air saturé d’ennui; ouvrir fébrilement la porte grinçante d’une chambre; oser glisser un regard avec une peur qui tenaille; se figer d’effroi devant une lumière furtive s’enfuyant, fuir en courant pour ne plus jamais revenir. Il y a au bout de la rue une maison dont je n’ouvrirai plus jamais la porte.

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Les larmes de pluie

Publié le 16 Juin 2012 | Aucun commentaire

Le ciel était d’or. Beau magique, magnifique. Dans le lointain,  des nuages noirs s’amoncelaient. Ils grossissaient, s’étirant autour de la cathédrale, venant étouffer les pépites d’or. La pression montait peu à peu. Les pépites d’or cherchaient à s’enfuir. Elles se débattaient de cette lumière vive si particulière du dernier éclat du jour. Mais l’encerclement des nuages noirs s’intensifiait inexorablement. L’agonie se faisait lancinante. J’étais spectateur impuissant devant cette mort annoncée. Stupidement, j’ai tendu la main d’un geste machinal. Pourquoi l’ai-je fait ? Je n’en sais rien. Mon doigt a touché le ciel, crevant la bulle d’or qui s’était formée. Alors a jailli ce flot lumineux continu venant recouvrir la cathédrale. Dans le ciel, les nuages s’en sont allés versant des larmes de pluie.

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