J’entends le cri du cormoran
Qui s’envole en s’abrutissant
Fait de plumes et d’air
Il se plaint, il exagère
Je le tolère …
Alors que s’abat le vent inévitablement
Sans précédent, sans atermoiements
J’entends ses appels à fredonner
En ânonnant le refrain bleuté
Venu apostropher mes silences
Cette oppression en cadence
Étouffant mes nuits de nostalgie
Là où se blottissent mes crachins d’ennuis
Un feu d’artifice sans éclats
Une déclinaison fade et lasse
Une fraction qui ruisselle là
Sur des écailles remplies de crasse
Il y a là-bas au fond de ce corridor
Un affrontement de détails et d’or
Celui de l’heure de toutes les erreurs
Le tic tac du bonheur ou du malheur ?
Intense et vertigineux
Informe et laborieux
Une tentation de passion ?
Une érosion de sensations ?
Il se plaint, il exagère
Je le tolère …
Par pitié ou par sincérité
J’aime mon humanité amplifiée
Elle me distingue, me rend dingue
En courant comme un baltringue
Vers le miroir fatidique
Face à mon reflet lyrique
La mélodie du cœur
Le tic tac du bonheur ou du malheur ?
Intense et vertigineux
Informe et laborieux
Je goûte au sublime
Je parviens à l’intime
D’une version d’extase minorée
Elle est presque cicatrisée
De ses anciennes blessures
Ce temps dur qui dure
Qui se plaint, qui exagère
Je le tolère …
Par faiblesse et compassion
Pourquoi cette exception ?
Il y a dans l’errance
Cette part d’abondance
A comprendre sans fendre
Le détail que l’on doit prendre
Comme la raison pure
De l’écart qui fait l’armure
J’ai ce doute au bout de l’impasse
Qui m’attend, qui s’agace
Où sont nos corps sublimes
Que les ans abîment ?
Là-bas parmi les humeurs
Humides et malingres
Je capte leurs peurs
Je les sais pingres
Ingrates et cupides
Suis-je assez stupide
Pour cajoler ce corps affadi
Le squelette de mon ennui ?
Qui se plaint, qui exagère
Je le tolère …
Lire la suiteJ’ai posé sur l’autel de l’inutile
Mes vertiges incompressibles
Ces moments si difficiles
Qui s’enflamment inaccessibles
Dans l’humeur ombrageuse
De lourdes pluies ténébreuses
C’est ainsi et aussi …
L’histoire d’un moment
Totalement hors du temps
Qui s’assombrit en s’endormant
Donnant le sentiment lancinant
D’un jour sans fin jusqu’à demain
Prends ma main, attendons ce matin
Ce sera ainsi et aussi …
A petits pas dans le corridor
Vers l’alcôve et ses ors
Sublimes et enflammés
Pour ordonner et légiférer
Nos amours, l’issue du parcours
Sur les ourlets des labours
Ce fut ainsi et aussi …
Lire la suiteOù flottent les nénuphars lorsqu’il est trop tard
Quand tombe un blizzard noyé dans le brouillard ?
Je parle à mes spectres qui me narguent, me provoquent
Qui s’évadent dans l’aurore naissante au bout du Roc
Une fin de terre puis la mer le silence et ce goût d’amer
Où s’embrasent les petits papiers quand il n’y a plus de guerre ?
Dorment-ils au fond de tiroirs fatigués lorsque vient le soir ?
Je suis emprunt de mélancolie, de nostalgie sans le savoir
Par clairvoyance, par inadvertance, mais aussi par aisance
Je pleure les matins de transhumance emporté par l’ambiance
Stupidement, banalement, dans un parcours s’achevant
Au bord d’une mare sans même l’espoir d’un soupir humiliant
Où flottent les nénuphars lorsqu’il est trop tard
Quand tombe un blizzard noyé dans le brouillard ?
Je ne peux y répondre, je ne veux y répondre, j’entends fondre
Mon absolu, presque têtu, tristement nu, ayant perdu toute vertu
Où irons-nous après la mer et la terre, plus loin que les barrières ?
Où danserons-nous après l’été, dans une forêt ou dans les prés ?
J’imagine encore me voir rayonner, m’émerveiller, respirer, rêver
Sans rupture, ni parjure, dans l’espoir extrême d’un futur qui dure
Je suis fou et négligé d’encore imaginer un brin de prospérité
Comme un corps parfait, comme une âme expansée et glorifiée
Ma folie est ainsi, tardive, transie, vive, épanouie, et…
S’accole, s’adjoint à ce mystère qui tétanise les pierres
Où flottent les nénuphars lorsqu’il est trop tard
Quand tombe un blizzard noyé dans le brouillard ?
Lire la suiteJ’allais par des chemins neigeux et miraculeux
J’allais autrefois au travers de ce miroir sans foi
Il s’éveillait à l’instant comme un soleil irradié
Qui par hasard baillait pour s’être levé trop tard
J’allais parmi ce trafic à l’empreinte hystérique
Comme une particule infinitésimale et presque ridicule
Où furent incinérés les restes de nos léthargies bleutées ?
Je veux parler de ces temps bienveillants avec nous en dedans
Je veux aussi parler de cette fugue qui nous subjugue
Nous transportent avant que le temps ne l’avorte
Rouges furent nos incendies qui moururent sous la pluie
Il ne m’en reste que des cendres et ce silence à prendre
Pire à devoir comprendre pour faire semblant de l’entendre
Il s’avère l’abandon d’une solitude artificielle et sans pardon
Lire la suiteS’endorment irrémédiablement les cieux turquoises
Alors qu’en lettres de sang s’écrivent sur l’ardoise
Les maux qui se mélangent et s’interpénètrent
En quelques syllabes jetées par la fenêtre
Je suis au bout de cette impasse alors que s’efface
Le souvenir improbable d’hier et de ses grimaces
Je m’agace devant cette interface si proche du carrefour
Où sont allés s’embrouiller les barbelés de nos amours
Mystérieux sont nos silences, vicieux furent nos adieux
J’en ai l’amer dans la bouche comme le sel de l’enfer
Parallèle à la brûlure permanente de nos guerres
Éblouis ont été ces espoirs d’une paix inassouvie
Ébahis ont été ces soirs de tempête, nos incendies
Et quoi qu’ils aient dit quand le vent nous propulsa vers l’infini
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