Parfois, tu m’observais en restant silencieuse. Je ne savais pas comment me comporter ? Ton regard me perturbait, m’interrogeait. Étais-tu heureuse, inquiète ou juste prudente ? Ce regard m’a longtemps glacé. Ensuite, tu n’as plus été la même, devenant distante moins présente. Nos temps se sont écourtés pour finalement s’arrêter. Je me suis souvenu de tous ces textes de philosophie que j’apprenais à la chaîne, ces logiques qui devenaient les miennes. Toutes ces interrogations sur l’homme et son devenir ?
Aucune ne m’a expliqué ton départ.
Lire la suiteC’était hier soir quand l’idée du lendemain me portait peine. Avec l’incertitude d’une autre journée vaine. J’aurais pu être emporté dans le tourbillon de multiples projets. Avoir une existence passionnante et trépidante. Me perdre dans des problèmes insolubles et monstrueux. Me donner la certitude d’être important, exigeant, omniprésent. Être vu et faire trembler d’un regard d’un battement de cils et mieux encore laisser l’ombre de mon absence instiller le doute et la crainte. Je pourrais être le pouvoir d’un royaume invisible à forte variation budgétaire en courbes XXL sur un écran de verre. Artiste du virtuel, entrepreneur d’un espace castrateur où mes sujets seraient à mes pieds.
Lire la suiteJ’irai me promener cette nuit. Dans les rues vides aux lumières tamisées de couleurs orangées. J’aime la pierre des maisons, l’abrupt fondateur de leurs limites au regard qui viennent canaliser toutes formes de peurs. Je me sens vide. J’apprécie ce sentiment lancinant. Il se répète à chaque pas, berce mon ennui. J’aime la nuit. Elle fait partie de moi. Je l’aime comme un bouclier invisible. Elle me protège du bruit, des fureurs, de l’agitation qui se répand le matin lorsque je m’éveille, le chat sur la poitrine. Il a dû s’endormir lorsque je me suis assoupi cette nuit.
Lire la suiteJe sais qu’il existe des portes qui ne s’ouvrent pas. Que derrière traînent des odeurs frelatées capables de nous envenimer. Tu me l’avais dit. Mais, dans l’inconstance de mon quotidien, je n’y avais pas apporté attention. Nous étions dans un autre monde parallèle. Où les idées se nourrissent et se meurent dans la beauté de moments tranquilles et doux. Il n’y avait pas de violence entre nous. Je ne savais pas ce qu’était souffrir d’amour. Tu étais là en permanence, pour moi toujours.
C’était bien.
Nous étions si bien.
Lire la suiteLe chat se réveille, il plante ses griffes en s’étirant.
Il m’extirpe de mes rêveries. Je blêmis en pensant à notre passé comme s’il s’agissait d’une simple rêverie. C’est mesquin, limitatif et infantilisant. Pourtant, c’est cette expression qui m’est venue à l’esprit. Nous deux étions dans un rêve. Il en avait le coton, la douceur blanche d’une ouate protectrice et bienfaitrice. Nous ne savions pas qu’en dehors rodait la tristesse.
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