Autrefois, passionnément
Un chuchotement…
Comme un aboutissement
Une folie, une variation, la sublimation
D’une exaspération au bout du bout
Cette exception à tant d’effusions
Passagères, téméraires, un état de fou
Comme si l’inutile avait été notre religion
Une confession, la sublimation d’une ablation
Nos cœurs amputés de leurs marques rouges
Ces lacérations, ces imprécations toutes en rouge
Oui j’ai le souvenir de ces traces de réductions
Nos guerres sans concession et puis l’absence
Longue, tumultueuse, impatiente, son indolence
Je suis devenu une particule de ce tumulte auréolé
Une part d’humanité d’autrefois poussant parmi le blé
Autrefois, passionnément
Un chuchotement…
Comme un enfant
Qui croyait que l’été ne connaît pas l’hiver
Ses rivages brisés, broyés, torturés
Par nécessité ; il en est toujours ainsi après l’été
Je pourrais dire à cet enfant ne soit pas effrayé
C’est un cauchemar puis bientôt tu seras réveillé
Mais c’est faux car affreux sont les ciels orangés
Ils n’ont pas encore succombé à la morosité
J’ai pour eux un brin de pitié
Où se cachent leurs monstres pathétiques ?
Dans le labyrinthe de leurs états psychédéliques ?
Ils sont invisibles, imprévisibles, inamovibles
Derrière le paravent où s’abrite le merle siffleur
Me parlant comme un hâbleur, en parfait menteur
Autrefois, passionnément
Un chuchotement…
L’embrasement
D’une balle de foin s’enflammant dans le lointain
Comme le phare de nos tempêtes incestueuses
Dans ce temps où l’amer se levait chaque matin
Il me tourmente, me lamente, alimente l’heure hideuse
Ses cris, ses nuits d’insomnies, le sinistre ennui
Je suis en équilibre sur le fil de ces instants de folie
Des nuits entières, je saisis la main de cette forme d’oubli
En récitant en vulgaire des rîmes infinitésimales et passagères
Où irons-nous après l’aube virginale ?
J’ai cette peur viscérale en moi, toi qui fut ma passion brutale
Te perdre, t’abîmer, te casser ou simplement t’ennuyer
C’est peu et tant à la fois comme une claque banale
L’unique sortie à nos exceptions fallacieuses et animales
Nous deux, il était une fois
Autrefois, passionnément
Dans un dernier chuchotement…
Lire la suiteSerait-il stupide de créer voire de fusionner
Un double imaginaire avec nos confettis de réalité ?
Un bout de soi qui serait en contradiction avec une loi
Cette vérité frelatée de croire que c’était autrefois
Lorsque nous étions sans manière, sans aucune foi
A s’extasier sur une parole ou pire à se déchirer
On parlera d’un manque d’expérience et après ?
J’entends le murmure d’un faible contentement
Un pardon, un oubli, une poignée de sentiments
C’est ainsi que nous avons su nous approprier le temps
De concevoir une histoire, la notre, en coloriant le soir
De couleurs volées à cette humanité à bout d’espoir
Une part de mélancolie handicapante et enivrante
Une parcelle de nostalgie à l’humeur douce et lente
Elle nous colle à la peau, j’ose en appeler à sa candeur
Maintenant et demain au-delà de tant de rancœurs
Lire la suiteBrut et sans façon sur une échelle approximative
Fou à lier, baignant dans des vapeurs immersives
Surnageant parmi des eaux froides et corrosives
Tout en évoquant de fusionner de manière invasive
Afin que nous puissions nous évaporer main dans la main
Timidement, frileusement dans la tiédeur de chaque matin
Dites-moi qu’imaginer un double inexistant
Est raisonnable, abominable ou bien fascinant ?
Comme la sublimation théorique d’une fable ?
Comme un comportement envoûtant et affable ?
J’entends pleurer les rancœurs vierges de l’hiver
S’appropriant le sucré et le glacé pour me distraire
Il en est ainsi depuis que le tonnerre frappe la terre
J’ai vu projeté ses sculptures torsadées en enfer
Elles parlent d’hier et d’aujourd’hui, de cet imaginaire
Que nous fabriquions à coups de crayons téméraires
Il était vrai, il était faux, intolérant, pire arbitraire
Où s’abritent nos rêves solitaires qui dérivaient sur la mer ?
Lire la suiteZéro degré sur l’échelle du froid
Le vent, la neige, la nuit, l’effroi
Les pas qui crissent sur le manteau blanc
L’immense forêt ses troncs, ses ombres
Un profond abandon dans l’isolement
Je dérive solitaire parmi les teintes sombres
Déambulant en funambule de l’incorrigible
Pour faire semblant que tout est possible
Je n’y crois pas moi-même mais c’est ainsi
Avancer, progresser, trébucher à l’infini
J’aime l’hiver au pays du vent et des loups
Loin des canapés soyeux où tout est doux
Une dérogation à l’ordre cosmique et magique
De mes interprétations inflexibles et passagères
Quelques approximations avec le froid qui pique
Qui mord, s’étalant de manière liquide sur ma chair
En osmose avec notre rencontre qui ose
Faire de cet instant un pied de nez au vulgaire
Lire la suiteSi loin, si soudain, dans le lointain
Une aube, un son intense, insidieux
Une lueur, plus forte qu’un chuchotement
Un tremblement, une effraction sans fin
Une aurore pâle, frileuse, un ciel pluvieux
Dans l’embrasement à venir du firmament
Dans le silence du temps, se soulève le vent
Un froid apprivoisé, glaçant, presque rampant
Si proche, dans une confusion mutuelle
Cette incohérence matinale et consensuelle
Comme des larmes de soir à la fin du noir
Tièdes et rebelles, presque éternelles ?
Toutes se fardent devant le reflet d’un miroir
S’enflamment puis se glacent sans savoir
En paillettes de givre figées dans le brouillard
Elles musardent puis s’échappent jusqu’à plus tard
Vers des confins jusqu’aux rives d’une prochaine nuit
Cet instant aux vestiges d’un temps qui s’enfuit
Lire la suiteThis site is protected by wp-copyrightpro.com
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